La plupart des amateurs de sport supposent que les athlètes professionnels vivent le rêve et reçoivent un salaire élevé pour faire ce qu’ils aiment, toute la journée, chaque jour. Toutefois, si vous êtes vous-même un athlète, vous connaissez la réalité : le rêve vient avec une énorme pression, y compris des attentes qu’on se crée pour soi-même et des attentes qui viennent des autres, ce qui peut avoir une incidence profonde sur votre santé mentale.
Bien que la pandémie ait mis l’accent sur la santé mentale dans la population en général, les athlètes d’élite de toutes sortes sont également aux prises avec des problèmes de santé mentale, qu’il s’agisse d’athlètes olympiques aspirants ou de vétérans de la National Basketball Association (NBA). En fait, une étude canadienne (article en anglais seulement) a révélé que 41,4 % des athlètes sondés répondaient aux critères cliniques de la dépression, de l’anxiété modérée à grave ou d’un trouble de l’alimentation. Ce pourcentage est comparé à celui de 19 % pour la population canadienne, selon Statistique Canada. Qu’est-ce qui explique un tel écart?
« Les athlètes vivent avec les facteurs de stress habituels, mais ils font aussi face à des pressions, à des exigences et à des attentes de la part de tous les gens qui les entourent », souligne Brenley Shapiro, consultante en psychologie et performance du sport qui travaille comme coach en performance mentale pour les Coyotes de l’Arizona de la Ligue nationale de hockey (LNH). « Les gens les jugent, ont des exigences et s’attendent à des choses de leur part en tout temps. Nous oublions souvent qu’au bout du compte, ils sont en réalité des humains, comme tout le monde. »
Lutte contre les préjugés
Dans un monde qui met tellement l’accent sur les prouesses sportives, la santé physique a traditionnellement pris le dessus sur la santé mentale, mais cette attitude change lentement. En effet, de plus en plus d’athlètes – de Kevin Love de la NBA à Mark Borowiecki de la LNH, en passant par la légende du tennis Serena Williams – racontent leurs propres histoires de dépression, d’anxiété et de pression intense liée au fait de jouer devant une foule.
Le fait que de nombreux athlètes se retrouvent également sur la route pendant une grande partie de l’année, que ce soit pour des compétitions ou des matchs à l’étranger, n’aide pas la situation et les prive de leur soutien essentiel – habituellement leur famille. Si l’on ajoute à cela les dates limites d’échange, les négociations de contrat et la possibilité d’une blessure mettant fin à la carrière, il n’est pas surprenant que la pression puisse devenir hors de contrôle pour certains joueurs.
« Il n’y a pas assez de conversations ouvertes et d’acceptation face au courage de se manifester et de dire : “J’ai de la difficulté” », ajoute Shapiro. « Il y a beaucoup de travail à faire pour essayer de briser cela. Mais c’est certainement une force puissante et dominante dans le sport : il faut être dur et résilient. »
« Les finances peuvent également être une grande source de stress », explique Luke Richardson, entraîneur-chef des Blackhawks de Chicago de la LNH et ancien joueur de la ligue. Qu’il y ait de la pression pour soutenir la famille élargie ou des malfaiteurs qui sortent de nulle part pour demander des investissements dans leur idée de nouvelle entreprise, les athlètes peuvent être financièrement vulnérables. « Il y a d’innombrables histoires d’athlètes qui font faillite », ajoute-t-il. « Je n’arrivais pas à imaginer les angoisses liées au fait d’avoir de l’argent, et ne pas savoir où il est allé, si vous l’avez perdu ou si vous avez fait des erreurs », dit-il. « Il y a aussi la possibilité de se blesser et de perdre tout ce pour quoi vous avez travaillé. Ce sont d’énormes facteurs qui pèsent sur la santé mentale. »
Les athlètes d’élite ont besoin d’aide pour prendre soin de leur bien-être psychologique, comme tout le monde. Voici quelques stratégies des professionnels.
No 1 – Demander de l’aide n’est pas une faiblesse
L’un des principaux défis auxquels font face les athlètes lorsqu’ils parlent de santé mentale est la culture du silence, tant dans le sport que dans la société en général. Richardson le sait trop bien. En 2010, il a perdu sa fille de 14 ans, Daron, qui s’est suicidée.
Ce fut évidemment un choc dévastateur pour notre famille et nos amis, explique-t-il, mais c’était tellement caché que c’était encore plus déroutant pour nous tous. Il n’y avait aucun signe. »
En tant qu’entraîneur, il affirme que la façon la plus simple d’amener les athlètes à prendre leur santé mentale au sérieux est de l’assimiler à leur santé physique. « Si vous avez une jambe cassée, vous allez voir le médecin pour la réparer. Donc, s’il y a quelque chose de brisé à l’intérieur et que votre esprit est troublé, demandez de l’aide et trouvez une solution. Ça fonctionne de la même façon », dit-il.
Le personnel des Blackhawks de Chicago compte trois coachs professionnels en santé mentale, dont l’un est un thérapeute agréé, et Richardson tente de s’assurer que les joueurs se sentent à l’aise de s’adresser à eux. Il a également une politique de porte ouverte. « Vous devez porter attention, établir ces relations et vous assurer de créer un environnement où les gens sont libres de parler. »
No 2 – « Be where your feet are »
« De nombreux athlètes ont de la difficulté à cesser de penser aux erreurs qu’ils ont commises, comme un but manqué ou une balle perdue » indique Shapiro. « Les joueurs peuvent être tourmentés par des situations hypothétiques, ajoute Richardson, en particulier lorsqu’une blessure peut signifier la fin d’une carrière ou la perte d’un contrat, et ainsi compromettre leurs finances. » Shapiro utilise la citation populaire « Be where your feet are » avec ses clients pour leur rappeler de revenir au présent. Revivre une erreur qu’ils ont commise dans le passé ou s’inquiéter de quelque chose qui pourrait se produire à l’avenir contribue à l’anxiété.
« C’est une courte phrase que vous pouvez écrire sur un papillon adhésif, dit-elle, à garder près de la porte d’entrée ou dans le miroir de la salle de bain, qui peut vous aider à vous libérer de vos pensées lorsque votre cerveau est en pleine activité. »
« Nous voulons toujours revenir au moment présent, ici et maintenant. Que se passe-t-il? Que dois-je faire? Je vais le vivre, et je vais l’accepter », explique-t-elle. « Si vous êtes dans le vestiaire avant un match, alors soyez dans le vestiaire. Pourquoi vous inquiétez-vous de la façon dont vous allez jouer ou faire une erreur? »
No 3 – Savoir quand s’arrêter (sur les médias sociaux)
Si vous êtes un athlète professionnel, il est probable que les gens parlent de vous sur les médias sociaux. Il peut être amusant de voir ce que les fans sur Twitter ont à dire de temps à autre, mais si vous ne faites pas attention, le clavardage en ligne peut vous entraîner dans une spirale descendante.
« Parfois, tout s’accélère un peu plus sur les médias sociaux, dans le monde du sport », souligne Richardson, qui a vu des gens dire tout ce qu’il est possible d’imaginer au sujet de son équipe et de ses joueurs. « Les médias sociaux peuvent être utilisés de manière négative, notamment en ce qui a trait à l’intimidation, et nous n’avons aucun contrôle. Si les médias sociaux ne fonctionnent pas pour vous, il s’agit d’en prendre connaissance et de s’en séparer. »
No 4 – Le progrès avant la perfection
Shapiro et Richardson ont tous deux souligné l’importance d’accepter l’échec dans la vie, en particulier dans les sports. Aussi génial que ça serait de jouer un match parfait ou d’obtenir un pointage parfait, personne ne réussit à le faire tout le temps. Faire des erreurs fait partie du processus d’apprentissage, et être un athlète signifie apprendre et s’améliorer constamment.
« Nous sommes humains et il y aura des choses qui ne seront pas parfaites », explique Richardson. « Même si nous voulons être aussi parfaits que possible dans ce que nous faisons, ce n’est pas un échec si nous ne le sommes pas ce soir. Nous essaierons de l’être demain. »
Il souligne qu’en tant que joueur des Oilers d’Edmonton, lorsqu’il voyageait dans la région des trois États dans le cadre de plusieurs matchs à l’étranger, son entraîneur avait emmené l’équipe à un spectacle sur Broadway. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’un exercice d’enseignement pour l’équipe, qu’il a intégré à son propre coaching, des années plus tard.
« Il a souligné que même s’il s’agit d’une compétence différente, les personnes sur scène sont tout de même des artistes, et c’est ce que nous sommes. C’est ce que vous êtes censé faire chaque soir en tant que professionnel », ajoute-t-il. « Même si quelque chose ne fonctionne pas au début du spectacle ou du match, vous vous reprenez et continuez. »
De plus, chaque fois que vous acceptez vos erreurs et vos échecs, vous renforcez un peu plus votre résilience.
« Si vous voulez repousser vos limites, et atteindre des objectifs et éliminer des obstacles, vous devrez vous battre et échouer en cours de route », souligne Shapiro. « La plupart des gens ont trop peur de le faire. Nous devons donc nous pencher sur les difficultés, les accepter et en tirer parti pour progresser. »
Il existe de l’aide
Chaque athlète d’élite devrait créer un plan qu’il peut suivre s’il commence à sentir que la pression n’est plus gérable. Déterminez qui sont les personnes en qui vous avez confiance pour vous soutenir – qu’il s’agisse d’amis, de coéquipiers, de membres de votre famille, d’un coach ou d’un consultant du personnel – et parlez-leur.
« J’espère que vous trouverez quelqu’un qui est prêt à vous écouter et à être votre personne de confiance, car tout le monde en a besoin », ajoute Richardson.
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Ressources pour en savoir plus :
Centre canadien de la santé mentale et du sport
Association canadienne des entraîneurs
Comité olympique canadien
Brenley Shapiro | Sport Psychology (en anglais seulement)
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