Le transport aérien est toujours plus agréable lorsqu’il n’y a pas de turbulences. On peut en dire autant des placements : le voyage est beaucoup plus tranquille et confortable lorsque vous pouvez réduire la volatilité en diversifiant votre portefeuille. Cependant, il est de plus en plus difficile d’éviter ces trous d’air lorsque vous limitez vos placements à des actions et à des obligations cotées en bourse.
Ces dernières années, les marchés boursiers se sont de plus en plus concentrés, les sept principaux titres de l’indice S&P 500 représentant actuellement environ 25 % de l’indice. « Il ne s’agit pas de diversification, affirme Ewa Townsend, directrice générale et stratège, Placements non traditionnels, BMO Gestion privée. « La composition des marchés publics a changé, ce qui présente un risque différent sur le plan de la construction du portefeuille.
Ce n’est pas simplement que les sociétés en tête de peloton représentent une part disproportionnée de l’indice : l’ensemble du paysage des placements a changé au cours des dernières décennies. Comme de nombreux propriétaires de sociétés fermées peuvent le comprendre, les capitaux privés permettent à un plus grand nombre de sociétés de reporter leur offre publique initiale afin de demeurer privées plus longtemps, selon Arthur Diochon, chef, Recherche, Placements non traditionnels, Canada au Bureau de gestion familiale de BMO.
Si l’on examine l’économie dans son ensemble, plus de 80 % des sociétés dont les revenus sont de 100 millions de dollars américains ou plus aux États-Unis sont des sociétés fermées, explique Mme Townsend. « Même si vous voulez investir dans ces actifs sous-jacents et cette création de valeur, c’est impossible, explique-t-elle. La seule façon d’y accéder est par l’intermédiaire des marchés privés. »
Les investisseurs qui ont accès aux services de gestion du patrimoine familial, notamment les propriétaires d’entreprise qui ont investi une part importante de leur patrimoine dans des placements privés, connaissent déjà la valeur de cette catégorie d’actif. Le défi a été d’avoir accès à des transactions privées de grande qualité, puis de trouver le temps et les ressources pour en évaluer la qualité, explique M. Diochon. Étant donné que la catégorie d’actif est moins transparente et qu’elle se limite en grande partie aux investisseurs institutionnels et à quelques investisseurs très fortunés, il a été difficile de trouver des gestionnaires d’actifs capables d’élaborer un plan cohérent d’investissement dans le capital-investissement, explique-t-il.
« Les clients à valeur nette très élevée se voient présenter de nombreuses transactions, car ils sont souvent des chefs de file dans leur collectivité, mais ils manquent de ressources pour évaluer la qualité de ces transactions, continue-t-il. « Compte tenu de l’échéancier et des risques associés à la catégorie d’actif, ils décident qu’il est généralement préférable de ne rien faire que d’essayer de le faire mal. » Au Bureau de gestion familiale de BMO, M. Diochon affirme que la conversation porte maintenant sur les marchés privés afin que les clients reçoivent le soutien dont ils ont besoin.
Accès amélioré au capital-investissement
Les marchés privés couvrent un éventail de placements, notamment le capital-investissement, les titres de créance privés, l’immobilier privé et les infrastructures. Chaque stratégie, ou volet, sert un objectif différent dans le portefeuille, explique Mme Townsend. « Le capital-investissement est le carburant du portefeuille et est censé améliorer vos rendements, explique-t-elle. Nous le considérons comme un catalyseur et une source de diversification pour les actions de sociétés ouvertes. »
La première incursion d’un investisseur sur les marchés privés se fait habituellement au moyen des actions de sociétés fermées, car elles sont plus faciles à repérer, selon M. Diochon. Il y a dix ans, cette partie du marché n’était pas vraiment une option pour tous les investisseurs fortunés à cause des minimums de placement élevés et du manque d’options de qualité, mais elle a évolué pour offrir une offre de qualité meilleure et supérieure qui peut réduire le risque pour les investisseurs.
Par le passé, les fonds privés n’étaient commercialisés qu’auprès de clients à valeur nette très élevée, parce qu’il s’agissait de fonds non liquides à capital fixe où les investisseurs devaient engager des sommes importantes pendant de longues périodes. De nouveaux produits novateurs, appelés stratégies évolutives, éliminent ces obstacles. Ces stratégies n’ont pas de date de dissolution fixe et peuvent continuellement réunir et investir des capitaux.
« La façon la plus facile d’investir dans le capital-investissement consiste à recourir à des stratégies évolutives, c’est-à-dire à des instruments de placement à capital variable que les investisseurs qualifiés peuvent acheter, et ils sont habituellement offerts par certains des plus grands fournisseurs existants, explique M. Diochon. Ces sociétés, par exemple Hamilton Lane et Carlyle – des sociétés de capital-investissement très connues – conçoivent des solutions qui permettent aux clients d’investir dans un portefeuille diversifié de placements en capital-investissement. » Ce qui distingue ces stratégies, c’est qu’après une courte période de détention, les investisseurs peuvent généralement acheter et vendre ces fonds mensuellement ou trimestriellement, selon certains paramètres.
Diversification accrue
Si vous envisagez d’accroître votre diversification au moyen du capital-investissement, vous devez savoir comment il s’intègre à votre plan de répartition de l’actif courant. Par exemple, si vous avez un portefeuille composé à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations, on considèrerait le capital-investissement comme une sous-pondération dans la tranche de 60 %. Le fait d’ajouter du capital-investissement à vos actions a comme avantage d’améliorer vos rendements et votre profil de risque en réduisant la volatilité. Contrairement aux actions, qui sont évaluées en temps réel sur le marché, les valorisations du capital-investissement ne sont mises à jour que périodiquement, ce qui les rend moins sensibles aux fluctuations de prix causées par l’humeur des investisseurs.
Les sociétés de capital-investissement sous-jacentes diffèrent des marchés publics parce que leurs dirigeants sont en mesure de se concentrer sur la croissance de la société à long terme, plutôt que devoir effectuer des changements à court terme pour apaiser le marché public sans générer la même valeur au fil du temps. « Le capital-investissement améliore le rendement, mais il s’agit aussi d’une source d’accès aux entreprises plus diversifiée qui n’est pas offerte par l’intermédiaire des marchés publics habituels, » explique Mme Townsend.
Selon M. Diochon, s’il devait établir pour la première fois une répartition de capital-investissement pour un client, il commencerait à investir environ 10 % de l’ensemble de ses placements, selon son profil de risque. À ce niveau, il est possible d’améliorer légèrement les rendements et de bonifier grandement votre profil de risque, souligne-t-il.
Étant donné que la structure évolutive peut procurer de la liquidité, les investisseurs peuvent avoir l’occasion d’ajuster leurs placements pour maintenir une répartition stratégique de l’actif à mesure que les occasions se présentent, ce qui aurait auparavant été un problème compte tenu des périodes prolongées d’immobilisation requises par la plupart des fonds de capital-investissement. Cela ouvre la voie aux investisseurs qui préféreraient avoir une meilleure liquidité s’ils devaient couvrir des dépenses imprévues.
Dans le cas des clients à valeur nette très élevée qui sont moins préoccupés par les liquidités, les fonds à capital fixe restent pertinents, parce qu’ils pourraient générer des rendements encore plus élevés. BMO a également élargi ces offres. Comme l’explique M. Diochon, le Bureau de gestion familiale de BMO adopte une approche réfléchie pour intégrer les fonds de capital-investissement au portefeuille.
Lorsque nous construisons des répartitions à capital fixe, nous pouvons donner aux clients accès à différents types de fonds de capital-investissement dans diverses régions, explique-t-il. « C’est presque comme une échelle obligataire, où différents portefeuilles et sociétés ont des liquidations différentes, » explique-t-il.
L’avantage du marché privé
Même si le capital-investissement peut contribuer à accroître la diversification d’un portefeuille, l’objectif final de la plupart des investisseurs serait d’être exposés à tous les marchés privés, y compris les titres de créance privés, l’immobilier privé et les infrastructures, selon Mme Townsend. Les titres de créance privés, par exemple, offrent un revenu stable et une protection contre les pertes, tandis que les actifs réels, comme l’immobilier privé, procurent des flux de trésorerie réguliers, un potentiel de hausse et une protection contre l’inflation.
BMO est l’une des premières sociétés du secteur à avoir intégré des fonds de capital-investissement et elle aide les clients depuis des années à les utiliser. Puisqu’il existe beaucoup de produits, il est important de travailler avec quelqu’un qui peut vous aider à trouver les bonnes options pour votre portefeuille et à éviter les écueils qui pourraient vous empêcher d’atteindre vos objectifs, souligne M. Diochon.
« Nous n’essayons pas de changer la destination ou la trajectoire avec du capital-investissement évolutif, nous essayons simplement de réduire les turbulences, » explique-t-il. « Si nous pouvons vous amener au même point en affrontant moins de turbulences en cours de route, la plupart des gens seraient ouverts à cette solution. »