De nombreux milléniaux ont atteint un âge où ils ont accumulé suffisamment de patrimoine ou de revenu disponible pour commencer à faire des dons à des causes qui leur tiennent à cœur.
Toutefois, des recherches ont montré que l’approche des membres de cette génération à l’égard de la philanthropie est différente de celle de leurs parents. Plutôt que de faire des dons à des organisations artistiques et culturelles ou à de grands hôpitaux et de grandes écoles, les milléniaux sont plus enclins à soutenir des organismes de bienfaisance qui mettent l’accent sur les enjeux de justice sociale, l’environnement et le climat, ou la marginalisation de certaines personnes.
« Ils sont intéressés par la condition humaine », explique Danielle Robinson, directrice générale, Services-conseils en philanthropie, BMO Gestion privée. Les milléniaux observent le déroulement des événements mondiaux ou des enjeux sociaux en temps réel sur les médias sociaux, ce qui explique en partie pourquoi bon nombre d’entre eux souhaitent s’impliquer à un niveau plus local. « Les milléniaux utilisent leurs médias et réseaux sociaux pour parler des enjeux qui leur tiennent à cœur. Ils sont beaucoup plus actifs sur le plan de la sensibilisation. »
Mais même s’ils souhaitent commencer à faire des dons, bon nombre de milléniaux ne savent pas comment s’engager dans leur parcours philanthropique. Voici comment vous pouvez commencer.
Étape 1 : Commencez par ce qui est important pour vous
Commencez par examiner les enjeux qui vous tiennent à cœur afin de déterminer le domaine dans lequel vous voulez faire un don. « La philanthropie est une chose personnelle fondée sur les valeurs, explique madame Robinson. Le fait de donner est souvent lié à votre situation personnelle, à ce qui vous a touché, à ce que vous voyez dans votre propre collectivité et à ce dont vous discutez autour de votre table ou dans vos réseaux personnels et professionnels. »
Prenez le temps de faire des recherches sur différentes organisations et déterminez la façon la plus efficace de faire un don, que ce soit en argent ou en temps. Madame Robinson souligne que le premier don de plusieurs personnes est réalisé dans le cadre d’une campagne de sociofinancement, comme celles sur la plateforme GoFundMe. Même si cette voie ne vous permet pas d’obtenir de reçu fiscal, c’est un excellent moyen de vous familiariser avec le fait d’apporter du soutien à l’égard d’un enjeu qui vous tient à cœur. « Pour certaines personnes, le reçu fiscal importe peu – elles veulent simplement participer, et ce n’est pas une mauvaise façon de commencer à le faire », mentionne-t-elle.
Étape 2 : Donnez ce que vous pouvez
Dans votre parcours de don, un moment viendra où vous voudrez intégrer les dons de bienfaisance au budget de votre ménage. Au début, faites simplement un don. La transition des dons sporadiques vers l’octroi de subventions philanthropiques se fait au fil du temps. « Au départ, vous donnez ce que vous pouvez. « L’important n’est pas le montant, mais la participation », explique madame Robinson.
À mesure que vous en apprenez davantage sur certaines des causes que vous soutenez, choisissez-en une ou deux et envisagez de faire des dons mensuels plutôt qu’une fois par année. Cela offre une source de financement stable et prévisible aux organismes de bienfaisance, en plus de contribuer à créer une routine de dons constante dans un budget mensuel, qui est facile à gérer. « Donner 100 $ par mois peut être plus facile à gérer qu’un don ponctuel de 1 200 $, souligne-t-elle. Prenez cette habitude philanthropique et, à mesure que votre revenu disponible augmente, vous pouvez accroître ces dons. »
Étape 3 : Envisagez d’autres façons de vous impliquer
Il n’est pas nécessaire que les dons soient faits uniquement sous forme monétaire. De nombreux milléniaux veulent également devenir plus actifs au sein d’une organisation qui leur tient à cœur, notamment en faisant du bénévolat ou en se joignant à un conseil d’administration pour offrir un leadership éclairé qui influence la gouvernance organisationnelle. « Faire don de votre temps et de vos talents à un organisme de bienfaisance peut être un moyen puissant, enrichissant et gratifiant de s’impliquer dans quelque chose qui est important pour vous, dit madame Robinson. En adoptant une approche pratique, vous aurez l’occasion d’en apprendre davantage sur l’impact réel des dons faits à l’organisation – il faut le voir pour le croire. »
Étape 4 : Déterminez l’impact de vos dons
Bien que les générations précédentes ne voyaient pas de problème à laisser une organisation déterminer la meilleure façon d’utiliser les fonds donnés, les milléniaux préfèrent voir de quelle façon leurs dons sont dépensés, ainsi que l’impact positif de ces fonds à l’égard d’une cause.
Bien qu’il ne soit pas toujours facile d’observer un impact direct des dons, commencez ce processus en déterminant ce que vous mesurerez, explique madame Robinson. « En quoi consiste cet impact pour vous? », demande-t-elle. Par exemple, si vous soutenez une banque alimentaire, est-ce parce que vous vous souciez de la sécurité alimentaire? Le cas échéant, en quoi consisterait l’amélioration de cet enjeu?
« Que voulez-vous comprendre à propos de cette banque alimentaire?, dit-elle. S’agit-il du nombre de personnes qui la fréquentent? S’agit-il de la quantité de nourriture qu’ils reçoivent? Il est très important de comprendre certaines de ces mesures dès le départ, puis de communiquer ces points aux organismes de bienfaisance afin qu’ils aient une idée de la façon dont ils peuvent vous en faire rapport. »
Étape 5 : Créez un héritage philanthropique
Une fois que vous vous serez familiarisé avec les dons (qu’il s’agisse de prendre l’habitude de faire des dons réguliers ou d’avoir une meilleure idée de l’organisation à laquelle donner), vous pourrez commencer à élaborer un plan de dons et de legs plus vaste. À mesure que votre patrimoine augmente, vous pourriez envisager de faire des dons plus importants et pluriannuels, de créer un fonds à vocation arrêtée par le donateur pour faciliter les dons continus, ou même d’établir une fondation privée qui accepte les demandes de subvention pour d’éventuels projets précis auxquels vous et votre famille accordez de l’importance.
Si, à un certain moment, vous recevez de l’argent, ou si vous vous trouvez dans une situation où vous avez plus d’argent que prévu, vous pourriez envisager d’avoir un plan de gestion de patrimoine plus complet qui tient compte de la philanthropie et des enjeux plus généraux de la planification successorale.
Un bon moyen de mettre les choses en branle consiste à discuter de vos options de dons avec un conseiller financier. « Il est important de travailler avec un professionnel, explique-t-elle. Examinez un plan de gestion de patrimoine complet, et faites de la philanthropie un élément de ce plan. »