Le climat économique actuel exerce une pression sur nous tous de différentes façons. Un nombre croissant de gens se tournent vers les organismes communautaires pour obtenir du soutien. De plus, nos organismes de bienfaisance doivent en faire plus avec moins, alors que l’écart entre la demande et la capacité ne cesse de croître. Les appels à l’action sont omniprésents.
Selon le rapport 2023 sur la générosité du magazine Foundation, plus de 31 % des organismes de bienfaisance canadiens ont déclaré que les résultats des collectes de fonds sont inférieurs à ceux d’avant la pandémie. La bonne nouvelle, c’est que les particuliers et les familles à valeur nette élevée se mobilisent et font plus de dons.
Il y a quelques décennies, un seul don à un organisme philanthropique canadien avait dépassé la barre des 100 millions de dollars – un fait souligné dans le rapport The Bridge to Transformational Giving in Canada de Marts & Lundy. En revanche, il y a eu six dons d’une telle ampleur en 2022, y compris un don de 500 millions de dollars à la Winnipeg Foundation, le plus important don fait par un donateur individuel dans l’histoire du Canada. Mais pour faire un don à sept, huit ou même neuf chiffres, il ne suffit pas de déposer un chèque dans une boîte à dons.
Les personnes qui souhaitent faire un don transformationnel, que ce soit à un hôpital, à une banque alimentaire, à une université ou à une autre cause qui leur tient à cœur, doivent faire la distinction entre les dons de bienfaisance et les dons philanthropiques, explique Danielle Robinson, directrice générale, Services-conseils en philanthropie à BMO Gestion privée. Celle-ci soutient ses clients lors de processus de dons qui s’établissent à plusieurs millions de dollars.
« La plupart d’entre nous font des dons de bienfaisance : un don unique lors d’une collecte de fonds, un don en réponse à la plus récente crise mondiale, ou encore un don à la demande d’un caissier pour une cause quelconque au point de vente », souligne Mme Robinson. « Toutefois, avec un don philanthropique, vous vous attaquez aux causes premières des problèmes actuels et favorisez des investissements dans des activités et des programmes qui entraînent des changements systémiques et tangibles. »
Donner stratégiquement
Certains dons peuvent être recueillis rapidement, en particulier dans le cas d’une dotation de patrimoine ou en réponse à une catastrophe humanitaire, mais Mme Robinson affirme que la plupart des dons importants prennent du temps à se concrétiser. « Un don philanthropique stratégique doit être bien réfléchi », explique-t-elle. « En règle générale, les dons importants sont le résultat d’une relation établie au fil du temps entre le donateur et l’organisme de bienfaisance. »
La première étape, et probablement la plus difficile, consiste à choisir un organisme auquel faire un don. Certes, il est essentiel de trouver une cause qui vous interpelle profondément, mais prenez le temps d’examiner en détail les candidats retenus. Par où commencer? Passez en revue les déclarations annuelles de l’organisme produites auprès de l’Agence du revenu du Canada pour évaluer si l’utilisation des fonds dont il dispose déjà vous convient. De plus, il est important de confirmer que l’organisation a le personnel et l’expérience nécessaires pour tirer parti adéquatement d’un don important.
« Il y a 86 000 organismes de bienfaisance au pays et bon nombre d’entre eux œuvrent dans des secteurs similaires », explique Mme Robinson. « D’abord et avant tout, vous devez avoir une idée claire de votre objectif final, puis commencez à faire des recherches pour déterminer si l’organisme répond à vos exigences. »
Déterminer comment faire un don
À partir de là, Mme Robinson conseille à ses clients d’aborder les prochaines étapes du processus de don comme tout partenariat d’affaires. Une décision clé consiste à déterminer le type de don que vous voulez faire. Une subvention unique qui sera versée sous forme de montant forfaitaire? Un héritage multigénérationnel par l’intermédiaire d’un fonds orienté par le donateur ou d’une fondation privée? L’argent sera-t-il affecté à un programme précis dans le cadre de l’offre de bienfaisance? L’organisme peut-il utiliser les fonds pour renforcer son équipe et ses activités?
Bien qu’il puisse être tentant d’accorder un don unique de plusieurs millions de dollars à un organisme de bienfaisance, Mme Robinson indique qu’un engagement pluriannuel peut être préférable. « Les priorités organisationnelles, la prestation des programmes et la situation dans la collectivité peuvent changer après la première année », souligne-t-elle. « Être en mesure de réorienter le financement au sein d’un partenariat est la meilleure façon d’aider l’organisation et les personnes qu’elle soutient. »
Les détails de tout don important doivent également être précisés dans une convention de don ou un protocole d’entente avant que l’argent ne change de mains. « Toutes les parties doivent s’entendre sur tous les aspects du don », explique Mme Robinson.
Annoncer publiquement un don, ou non?
Les organismes de bienfaisance aiment présenter les dons importants reçus pour promouvoir leur travail et encourager les autres à faire un don. Vous devrez donc vous demander si vous voulez rendre votre don public. Certains donateurs préfèrent demeurer anonymes, tandis que d’autres sont à l’aise avec une annonce publique du don par l’organisme pour mobiliser les autres à faire équipe dans le but de changer les choses. Les deux approches ont leurs avantages et leurs inconvénients et se résument aux préférences des donateurs. Quoi qu’il en soit, un don important est une occasion de célébrer, et Mme Robinson le dit à ses clients : ils doivent s’attendre à ce qu’on le souligne avec éclat.
« Une annonce de don peut être une activité importante pour les organismes de bienfaisance afin de démontrer leur compétence et leur responsabilité, et de prouver qu’on peut leur faire confiance », souligne Mme Robinson. « Cela montre à l’ensemble de la collectivité et aux autres donateurs qu’ils sont responsables et que la confiance est au cœur du processus. »
Les dons de bienfaisance conséquents sont essentiels au maintien de nos collectivités et offrent à d’innombrables personnes des services et des occasions qui, autrement, ne recevraient pas de financement, explique Mme Robinson. Toutefois, avant de faire un tel don, il est important de tirer parti de l’expertise d’un conseiller, comme ceux de BMO Gestion privée, pour tirer le maximum d’un don généreux.
« Pour les gens qui effectuent un don de cette envergure, le reçu officiel n’est pas au cœur de leurs préoccupations », explique Mme Robinson. « Ce n’est pas la raison pour laquelle ils établissent un fonds orienté par le donateur ou une fondation familiale. En fait, ils souhaitent profondément faire leur part pour la collectivité et créer des changements significatifs pour un avenir meilleur avec leur patrimoine. »
Si vous pouvez vous le permettre, en plus de faire un don transformationnel lié à un projet précis, envisagez d’intégrer les dons sans restriction à vos plans philanthropiques. Cela peut aider les organismes de bienfaisance à faire un travail important et urgent en cette période économique difficile, en particulier pendant la période des Fêtes.