Si seulement j’avais investi plus tôt. Si seulement j’avais vendu plus tôt. « Si seulement je… » sont trois mots qui hantent chaque investisseur. Ce genre de pensées a tendance à vous venir à l’esprit lorsque vous vous rendez compte que vous auriez pu gagner beaucoup d’argent – ou vous épargner beaucoup de peine – si seulement vous étiez arrivé à une conclusion de placement un peu plus rapidement.
Investir peut être difficile, mais les investisseurs se compliquent souvent la tâche en laissant leur cerveau se mettre en travers de leur chemin. Même lorsque les gens ont tous les renseignements dont ils ont besoin pour prendre des décisions de placement judicieuses, leurs pensées leur disent souvent de faire le contraire. Pourquoi? Des recherches approfondies sur la finance comportementale indiquent que c’est parce que nous avons du mal à nous défaire de nos préjugés. Cette théorie repose sur l’idée que les investisseurs n’agissent pas toujours de façon rationnelle, qu’ils ont une faculté de maîtrise de soi limitée et qu’ils ne sont pas cohérents dans leur prise de décision.
C’est la nature humaine.
Le problème, c’est que la nature humaine peut amener les gens à prendre de mauvaises décisions de placement qui, à leur tour, peuvent avoir une incidence négative sur leurs objectifs financiers à court et à long terme. Pour lutter contre votre cerveau, vous devez comprendre comment les biais cognitifs nous influencent et les reconnaître avant de commencer à investir.
Voici cinq biais comportementaux courants qui peuvent mener à de mauvaises décisions de placement :
1. L’aversion aux pertes
Vous savez, cette sensation de crampe à l’estomac qui survient lorsque vous perdez de l’argent sur une action? Cette douleur semble parfois l’emporter sur la joie de voir votre portefeuille augmenter. Il existe un terme pour décrire cette sensation : l’aversion aux pertes. Cela peut vous amener à prendre des décisions irrationnelles, comme vendre des placements sous le coup de la panique, ce qui peut déstabiliser vos plans financiers.
Pensez à ce qui s’est passé en mars 2020, lorsque les investisseurs ont vendu massivement leurs actions, craignant les répercussions économiques des premières mesures de confinement liées à la pandémie. Les marchés ont rebondi en quelques semaines et, quelques mois plus tard, ont atteint de nouveaux sommets, récompensant ceux qui sont demeurés calmes et ont tenu bon.
L’aversion aux pertes peut également vous inciter à vendre vos actions gagnantes pour obtenir des rendements rapides, même lorsqu’il y a des signes que le marché peut encore progresser, et à conserver vos actions perdantes en espérant qu’elles augmenteront de nouveau. Elle peut également vous empêcher de prendre des risques, ce qui peut freiner le rendement de votre portefeuille à long terme.
2. L’instinct grégaire
Il n’y a rien de tel qu’une nouvelle concernant une action ou un secteur en vogue pour inciter les investisseurs à acheter davantage. C’est ce qu’on appelle l’instinct grégaire, qui se manifeste lorsque vous décidez de suivre le troupeau ou l’effervescence du marché autour d’un placement sans poser de questions ou faire vos propres recherches.
On peut citer par exemple la frénésie des « actions-mèmes » au début de la pandémie et l’engouement pour les cryptomonnaies ces dernières années. Bien que le fait de suivre le troupeau puisse permettre de réaliser des gains considérables à court terme, de nombreux investisseurs sont finalement perdants lorsqu’ils suivent le mouvement pour prendre des décisions de placement.
C’est pourquoi il est important de faire vos propres recherches avant de sélectionner les actions à acheter et de déterminer dans quelle mesure, le cas échéant, ces placements conviennent à votre portefeuille. La bonne réponse dépendra toujours de votre tolérance au risque et de vos objectifs de placement à court et à long terme.
3. L’exposition sélective
Avez-vous déjà eu des doutes au sujet d’un achat ou d’une question personnelle et demandé la validation d’une personne que vous connaissez et qui partage votre point de vue? Nous le faisons tous. C’est ce qu’on appelle l’exposition sélective. C’est lorsque nous recherchons, interprétons et conservons activement des renseignements qui correspondent à nos convictions. Cela nous permet de nous sentir mieux.
Rechercher l’approbation de personnes partageant les mêmes idées peut vous aider à prendre des décisions, mais cela peut aussi créer des angles morts. Lorsque vous vous concentrez uniquement sur ce que vous savez ou croyez, vous risquez de passer à côté de renseignements contradictoires qui pourraient avoir une incidence négative (ou positive) sur votre portefeuille.
L’exposition sélective est également connue pour rendre certains investisseurs obsédés par quelques sociétés ou types de placements. Lorsque cela se produit, votre portefeuille peut devenir moins diversifié, ce qui peut signifier que vous vous exposez à un risque trop élevé – ou trop faible – selon vos besoins et vos objectifs de placement.
4. L’excès de confiance
Lorsque vous démarrez une entreprise ou faites croître votre patrimoine, vous devez avoir une grande confiance en vos décisions, mais un excès de confiance peut coûter cher. S’il vous est déjà arrivé de vous rendre à une nouvelle destination en voiture sans consulter de carte et de finir par vous perdre, il y a de fortes chances que vous ayez fait l’expérience de l’excès de confiance. Certains investisseurs peuvent avoir la même assurance lorsqu’ils investissent dans une action ou un secteur, ce qui les amène à prendre des risques inutiles, voire excessifs.
Bien que la réussite des placements puisse nécessiter une certaine dose d’orgueil, c’est habituellement le résultat de votre diligence raisonnable, qui comprend l’examen des données fondamentales d’une action, de la santé du secteur et de toute tendance macroéconomique plus générale qui pourrait avoir une incidence sur son rendement.
5. L’ancrage
Bon nombre d’entre nous préfèrent la solution de facilité, alors lorsque nous entendons ou lisons quelque chose qui semble convaincant, nous nous fions à ce seul élément d’information pour prendre une décision. C’est comme si vous acceptiez d’aller voir un film parce que vous aimez un certain acteur, sans rien savoir de l’intrigue.
Il en va de même lorsque vous investissez, même si les conséquences peuvent être beaucoup plus importantes que le simple fait de tomber sur un mauvais film. Pour les investisseurs, cette caractéristique est connue sous le nom d’« ancrage ». Par exemple, vous pourriez investir dans une action en fonction de votre première impression du produit, sans prendre le temps de vérifier la qualité de la gestion de l’entreprise.
Comment éviter d’être victime de préjugés
Il y a de fortes chances que vous ayez vécu certains de ces préjugés dans votre vie à un moment ou à un autre. Bien que les tours que nous joue notre cerveau ne soient pas synonymes de catastrophe pour votre portefeuille, le fait d’en être conscient peut faire de vous un meilleur investisseur.
En fin de compte, ces préjugés peuvent influencer votre prise de décision. Pour les surmonter, vous devez être prêt à remettre en question vos propres décisions et à chercher activement des renseignements qui contredisent votre point de vue sur un placement potentiel. Si le placement vous plaît toujours, cet effort vous confortera dans votre décision.
Bien entendu, contrairement à une décision instinctive, ce niveau d’effort prend du temps, un temps dont vous ne disposez peut-être pas toujours. Pour beaucoup, la meilleure façon d’éviter de se laisser envahir par nos biais cognitifs est de travailler avec un conseiller financier chevronné qui peut vous aider à contrôler vos émotions et à maintenir vos placements sur la bonne voie.
Il est toujours important de se poser des questions, mais vous aurez quelqu’un à vos côtés qui vous aidera à prendre les décisions difficiles qui vous permettront de rester sur la bonne voie.
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