Parlons des femmes et de la philanthropie. Comme on a pu le lire dans le rapport 2019 de BMO Gestion de patrimoine intitulé Les femmes et la philanthropie, selon The Economist, le patrimoine privé détenu par des femmes à l’échelle mondiale a augmenté de 50 % entre 2010 et 2015, passant de 3 400 G$ US à 5 100 G$ US. Ces chiffres sont appelés à continuer de progresser, car la majeure partie du patrimoine privé qui changera de mains au cours des prochaines décennies devrait être transmise à des femmes. De plus, il a été démontré que la part de patrimoine que les femmes versent en dons à des initiatives philanthropiques représente environ le double de ce que versent les hommes (3,5 % comparativement à 1,8 %). Comme le patrimoine des femmes qui sont susceptibles de prendre part à de telles initiatives augmentera, les perspectives sont très prometteuses pour le secteur caritatif.
Pourquoi les femmes ont-elles une attitude différente à l’égard des dons?
En règle générale, les femmes ont tendance à être plus réceptives aux besoins de leurs collectivités, y compris aux enjeux entourant la santé mentale et la pauvreté. C’est pourquoi elles sont plus enclines à accorder leur appui en présence d’un besoin identifiable auquel elles peuvent contribuer à répondre. Une étude approfondie menée par le Center on Philanthropy de l’Université de l’Indiana a traité de l’écart entre les sexes en matière de bienfaisance et a dégagé quatre raisons possibles pour lesquelles les femmes jouent un rôle plus actif que les hommes.
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Socialisation : Les filles sont formées socialement pour assumer des responsabilités familiales.
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Constat : Les femmes considèrent la philanthropie comme un moyen de manifester leur altruisme et d’exprimer leurs convictions morales.
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Compassion : Les femmes ressentent les émotions plus intensément que les hommes.
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Équité : Les femmes sont plus égalitaires que les hommes dans la réciprocité tandis que les hommes sont plus compétitifs.
Compte tenu de ces raisons, il n’est pas étonnant que les gestionnaires de patrimoine observent que leurs clients masculins ont tendance à accorder la priorité aux avantages fiscaux des dons de bienfaisance alors que leurs clientes sont en grande partie motivées par le désir d’aider les autres.
Les différents types d’investisseuses suivants ont été établis en fonction de leur approche de la philanthropie.
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L’épouse-mère : Décide des montants des dons à verser et choisit les organismes de bienfaisance à appuyer, tend à soutenir des enjeux liés à la famille et à la collectivité, donne de l’argent aussi bien que du temps à des causes caritatives et veille à inculquer l’esprit du don à ses enfants.
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La veuve : A hérité d’un patrimoine substantiel et souhaite honorer la mémoire de son conjoint défunt en soutenant des enjeux chers à son couple ou des organismes de bienfaisance qui appuient les personnes atteintes de la maladie ayant emporté son conjoint.
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La professionnelle ou la femme d’affaires : A bâti elle-même son patrimoine et a moins de temps que les autres femmes à consacrer au bénévolat, a tendance à soutenir des causes écologiques ou mondiales et des enjeux touchant les femmes; elle se soucie de la transparence des organismes de bienfaisance et aspire à susciter le changement par ses dons.
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La mondaine, qui est l’épouse ou la conjointe de fait d’un homme ou d’une femme d’affaires prospère, estime que la philanthropie est sa façon de contribuer à la société; elle organise fréquemment d’importantes collectes de fonds en faveur de grandes institutions des domaines de la culture, de la santé et de l’éducation et accorde de l’importance à l’aspect social dans ses activités philanthropiques.
Les conséquences philanthropiques de la COVID-19
La pandémie a bouleversé les habitudes de don de nombreuses personnes en redirigeant leurs intérêts caritatifs vers les problèmes immédiats. Les femmes fortunées ont donné davantage et ont été particulièrement interpellées par les problèmes de santé mentale des jeunes de leurs collectivités. De nombreuses philanthropes ont aussi été préoccupées par les conséquences des confinements liés à la pandémie sur la sécurité des femmes malheureuses en ménage et ont financé des programmes d’aide aux femmes et aux enfants fuyant des situations de violence.
L’un des principaux aspects de la mutation des tendances en matière de dons causée par la crise sanitaire est l’importance accrue accordée à la collectivité locale. Comme l’explique Marvi Ricker, première directrice générale, Philanthropie familiale et héritage, Bureau de gestion familiale de BMO, « la COVID-19 a dévoilé l’ampleur des besoins dans la collectivité et l’absence d’un système intégré pour répondre à certains de ces besoins. Pour l’essentiel, la pandémie a fait ressortir de nombreuses faiblesses de nos programmes de santé et de bien-être social, y compris les logements pour les personnes à faible revenu et les services de soins de longue durée ».
Comme c’est souvent le cas, les femmes sont partagées entre leurs obligations familiales, l’aide à leurs enfants dans un contexte d’apprentissage virtuel et leur désir de s’acquitter le mieux possible de leurs responsabilités professionnelles. La pandémie a exacerbé les pressions subies par les femmes pour concilier tous ces aspects de leur vie. Malgré les obstacles potentiels, Karen Sparks, directrice générale, Services-conseils en philanthropie, n’a pas « été témoin d’une réticence à donner plus forte ». Bien au contraire, elle a remarqué que « plus que jamais, les femmes cherchent des moyens d’aider d’autres femmes ». Espérons que cette entraide et cette attention se traduiront par des pressions politiques si les femmes décident en plus grand nombre de manifester leur appui à des problématiques comme les services de garderie abordables et le revenu minimum garanti.
La COVID-19 a également incité de nombreuses clientes à revoir leur plan de gestion de patrimoine, tant du point de vue de leurs rentrées et sorties de fonds que de celui de leur succession. « Certaines clientes ont accéléré leur départ à la retraite », indique Karen Sparks. Il se peut que ce phénomène ait été partiellement attribuable à la volatilité des marchés, mais il est indéniable que la pandémie a incité de nombreuses femmes à s’arrêter, à réfléchir à leurs plans pour l’avenir et à évaluer les possibilités ».
Un changement de comportement qui suscite l’optimisme
En ces temps inédits, de nombreuses femmes ont cherché à participer à des activités philanthropiques en raison, précisément, de l’augmentation des besoins. En réaction à cela, « nous avons communiqué à nos clientes des renseignements sur les moyens qu’elles pouvaient prendre pour se rendre utiles pendant cette période », explique Marvi Ricker. « Nous avons fait connaître à certaines de nos clientes de fondations les besoins urgents et intéressants auxquels elles pourraient envisager de répondre. Nous avons pour l’essentiel fourni à cette clientèle des renseignements sur les besoins du secteur de la bienfaisance et lui avons donné des conseils pour mieux arrimer ses intérêts philanthropiques aux besoins actuels de la collectivité. »
Bien que les répercussions de la COVID-19 ne soient pas encore derrière nous et qu’elles aient sans aucun doute des effets qui dureront longtemps, Karen Sparks observe ceci : « Un large pan de la société a pu constituer une épargne substantielle parce que son style de vie antérieur a été mis sur pause. Il sera intéressant de voir si nous renouerons avec les niveaux de consommation et d’affairement d’avant la pandémie ». En résultera-t-il une prise de conscience que moins, c’est mieux et que le partage est le souci des autres? En ce qui concerne le comportement à l’égard de la philanthropie, la réponse a, jusqu’à maintenant, été étonnamment encourageante.
Inculquer des valeurs philanthropiques aux enfants
Tous les parents veulent que leurs enfants redonnent à la collectivité d’une manière significative. Comment les parents peuvent-ils promouvoir cette attitude et élever les philanthropes de demain? « Demandez à vos enfants ce qu’ils pensent des enjeux qui touchent la collectivité et des questions qui les concernent et parlez-en régulièrement avec eux. Faites-les participer aux décisions philanthropiques de la famille », conseille Karen Sparks. Lorsque les enfants sont exposés à des enjeux ayant une résonance dans leur famille, leur désir de jouer un rôle important se renforce et, avec un peu de chance, la générosité de leur famille peut être perpétuée par des moyens encore plus porteurs.
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