Réduction de 5 % de la pondération recommandée en actions américaines par suite de la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt et au ralentissement de la croissance
Depuis déjà dix ans, nous faisons preuve d’optimisme à l’égard des actions, avec une préférence pour les actions américaines. Cette position et notre recommandation connexe de sous-pondérer les obligations et les liquidités nous ont aidés à surclasser constamment les indices de référence durant la dernière décennie. Nous avons profité du vif rebond de l’indice S&P 500 et du Nasdaq ces deux dernières semaines pour réduire de 5 % la pondération recommandée en actions américaines et augmenter d’autantla part des liquidités dans l’ensemble de nos portefeuilles.
Ces derniers restent donc légèrement surpondérés en actions, avec une préférence pour les actions canadiennes, puisque l’indice S&P/TSX, en raison de sa composition, offre une bonne résistance à l’inflation – les produits de base et autres actifs réels ont tendance à dégager d’excellents rendements quand le niveau général des prix augmente – et qu’il affiche toujours une décote historique par rapport à l’indice S&P 500 malgré la surperformance observée depuis le début de 2022.
Il en résulte également une surpondération en liquidités, qui rendra nos portefeuilles plus défensifs face aux risques posés par la hausse de l’inflation et des taux d’intérêt et le ralentissement imminent de la croissance économique. Une précision toutefois : même si la probabilité de récession au cours de la prochaine année a augmenté, l’heure n’est pas venue de sonner l’alarme. Les obligations ont connu un début d’année très difficile et de la valeur est donc créée sur les marchés des titres à revenu fixe, mais nous croyons qu’il est encore trop tôt pour relever notre recommandation sur ces derniers. Au bout du compte, nous pensons toujours que les actions constituent un meilleur choix que les obligations à ce stade.
Par conséquent, nous maintenons nos estimations de juste valeur à 26 000 pour l’indice S&P/TSX et à 5 000 pour l’indice S&P 500. Les hausses continues de taux d’intérêt pourraient nous forcer à baisser ces chiffres. Nous continuons de privilégier les sociétés de qualité, qui affichent une croissance et un pouvoir de fixation des prix suffisants pour compenser les effets toxiques de l’inflation. Comme nous l’avons indiqué, les valorisations prennent de plus en plus d’importance dans ce contexte; nous déconseillons donc fortement aux investisseurs d’acheter des actions à un prix excessif (de nombreuses valeurs technologiques américaines
demeurent à nos yeux, très surévaluées).
Tous les regards restent tournés vers l’agression injustifiée contre l’Ukraine et les souffrances de sa population. Loin de nous l’idée de vouloir profiter d’une tragédie humaine, mais nous devons étudier les conséquences de cette invasion sur les placements. Nous sommes toujours fermement convaincus que ce drame n’a pas créé de nouvelles tendances, mais qu’il a plutôt accéléré celles qui existaient déjà, comme la hausse des taux d’inflation, ainsi qu’un recul de la mondialisation au profit d’une augmentation des
dépenses de défense.
Étant donné l’énorme production d’énergie et de matériaux de base de la Russie, il n’est pas surprenant que les prix continuent
de grimper. Il en va de même pour les prix des métaux communs et des céréales, qui étaient déjà en forte progression.
L’avantage, pour le Canada et l’indice S&P/TSX, est que notre pays est très bien placé pour affronter l’inflation et la crise géopolitique actuelle. L’impact de cette crise sur les marchés de l’énergie sera plus profond et plus durable que d’aucuns l’imaginent, ce qui devrait inciter l’Europe à se tourner vers l’Amérique du Nord comme source plus sûre de pétrole, de gaz naturel, de métaux et de céréales. Toutes choses que nous produisons en abondance.
Même si l’activité économique mondiale est encore robuste, nous pensons que la croissance de l’activité ralentira en 2022, en raison du resserrement des conditions monétaires et d’une certaine érosion – due à l’inflation – de la confiance des consommateurs. L’expérience montre que le marché peut dégager des rendements positifs modestes dans un tel contexte, mais que sa progression est davantage tirée par les secteurs défensifs (biens de consommation de base, santé, fiducies de placement immobilier) que par les secteurs cycliques (technologie, consommation discrétionnaire).
Plafonnement probable de la dynamique économique américaine, avec d’importantes implications pour les secteurs
Il devient de plus en plus clair que la dynamique économique plafonne. Certes, l’activité économique reste robuste, mais le rebond de l’après-COVID est en grande partie chose du passé.
Les perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales ont continué de freiner l’activité, cette fois-ci en raison de la guerre en Ukraine et des mesures de confinement dans d’importantes villes chinoises. Par ailleurs, la composante des prix payés pour les matériaux a de nouveau augmenté, l’inflation se maintenant à des sommets de plusieurs décennies.
L’inflation devient une préoccupation centrale pour les investisseurs
La vigueur récente de l’économie et l’augmentation connexe des prix des produits de base font craindre que l’inflation reste élevée plus longtemps. L’attention portée à la hausse des prix est fondée, puisque les tendances de l’inflation comptent parmi les principaux déterminants des rendements des marchés. Puisque l’inflation entraîne une dévalorisation du papier-monnaie et des placements en titres à revenu fixe, les investisseurs en obligations souhaitent bénéficier en contrepartie de taux d’intérêt plus élevés afin de protéger la valeur réelle de leurs placements. Dans le cas des actions, la situation est plus complexe, puisqu’une inflation modeste peut avoir un effet positif en augmentant le pouvoir de fixation des prix des sociétés bien positionnées et en confirmant que le risque de déflation est bel et bien écarté.
Rendements du marché dans différents régimes d’inflation
Les actions enregistrent généralement de meilleurs rendements quand l’inflation diminue. Il est toujours possible de faire de l’argent quand l’inflation monte, mais il faut alors être plus sélectif. Au Canada, le marché a mieux fait quand l’inflation augmentait, sans aucun doute en raison de la très forte pondération des matériaux de base et de l’énergie, qui offrent une très bonne protection contre l’inflation.
Le marché boursier dégage de meilleurs rendements quand l’inflation est faible, mais certains secteurs qui jouissent d’un pouvoir raisonnablement fort de fixation des prix (produits pharmaceutiques, équipement médical, tabac, etc.) peuvent tout de même produire des rendements décents quand l’inflation dépasse 3 %. Cela justifie notre recommandation d’investir dans les secteurs défensifs et notre préférence pour les sociétés de qualité des secteurs de la santé, des biens de consommation de base, des services d’utilité publique et des FPI.
Les valorisations importent de nouveau – et cela n’est pas près de changer
Les valorisations des actions – ou de toute autre catégorie d’actif – sont un piètre baromètre d’anticipation. L’histoire des finances a montré à maintes reprises que c’est en faisant preuve de discipline quant au prix d’achat des actifs (la « marge de sécurité » dont parle Warren Buffett) que les investisseurs à long terme ont le plus de chances d’obtenir un rendement adéquat.
Le Canada affiche toujours une décote inhabituellement marquée par rapport aux États-Unis d’après le ratio cours/bénéfice (plus bas) et le ratio dividende/cours (plus élevé)
Même si l’énergie n’est pas un secteur défensif, nous estimons, encore une fois, que les actions des producteurs de pétrole et de gaz naturel restent trop bon marché en regard des énormes flux de trésorerie qu’ils génèrent et de leur capacité de racheter leurs actions et d’accroître leurs dividendes. En ce qui concerne les produits de base, nos analystes pensent que la demande accrue et l’allégement des confinements continueront de soutenir les prix du pétrole et du gaz naturel, et que cinq ans de sous-investissement chronique dans l’augmentation de la production exacerberont les contraintes pour ce qui est de l’offre.
Situation technique – Russ Visch, CMT Analyste technique
Ces dernières semaines, les marchés boursiers nordaméricains semblent avoir achevé un repli à moyen terme assez classique, et les nouveaux signaux d’achat de nos modèles temporels à court et moyen terme indiquent que les actions devraient rester orientées à la hausse pendant la plus grande partie du deuxième trimestre.
L’indice composé S&P/TSX est récemment sorti d’un schéma nde consolidation de cinq mois en clôturant au-dessus de son niveau de résistance à 21 796. Cette inversion de tendance devrait se traduire par une surperformance durable au moins jusqu’au troisième trimestre de 2022. Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise est que la probabilité de voir la volatilité et le risque de baisse s’aggraver au deuxième semestre continue d’augmenter.
Tempête parfaite sur les marchés obligataires
La tâche des banques centrales se complique, un conflit géopolitique s’étant ajouté au contexte déjà très difficile du premier trimestre, marqué par une inflation élevée, un chômage faible, des signes de ralentissement de la croissance économique et une stimulation monétaire toujours massive.
Même si le rythme de resserrement attendu a nettement augmenté, ce n’est pas le cas du taux directeur prévu à la fin du cycle. Le consensus table sur le taux fixé par la Réserve fédérale américaine et la Banque du Canada, c’est-à-dire un taux neutre situé entre 2,25 % et 2,75 %.
L’inflation élevée aura une incidence sur la demande des consommateurs et la croissance économique. Le rythme auquel ils évoluent, compte tenu en particulier de la hausse considérable de la dette mondiale durant la pandémie, signifie malheureusement pour les investisseurs en titres à revenu fixe une deuxième année consécutive de rendements négatifs. Cet événement ne doit toutefois pas faire oublier certains aspects positifs, malgré la tentation de vendre les titres sous-performants.
1. Il ne s’est produit aucune perte permanente de capital, et les risques de défaut n’ont pas augmenté malgré le creusement des écarts de crédit.
2. Même si les taux d’intérêt peuvent continuer de monter, nous pensons que le pire est derrière nous.
3. Les investisseurs peuvent encore s’attendre à toucher neuf mois d’intérêts en 2022, principal avantage d’investir dans les titres à revenu fixe.
4. Enfin, les investisseurs peuvent maintenant investir et réinvestir à des taux attrayants, en particulier sur les marchés des obligations provinciales et des obligations de sociétés.
Dans l’immédiat, toutefois, nous maintenons la pondération recommandée en titres à revenu fixe dans le bas de la fourchette.
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