Avantage : Canada, produits de base et actions à duration longue
L’année 2022 a été difficile et marquée du sceau de la volatilité, et les placements sûrs ont été très peu nombreux, en ce qui concerne tant les actions que les obligations. Sans surprise, cela a créé un sentiment général d’anxiété et de pessimisme chez les investisseurs. Même si nous avons été ouvertement pessimistes et recommandé une position très défensive pendant toute l’année, nous commençons à voir l’éclaircie et à restructurer nos portefeuilles de façon à profiter de l’inévitable reprise prévue pour 2023. La volatilité perdurera sans doute encore quelques mois, mais le dynamisme économique devrait rebondir (par rapport à ses faibles niveaux) au second semestre, ce qui s’accompagnera d’une performance beaucoup plus forte des actifs risqués, en particulier des actions. Les marchés des valeurs mobilières sont principalement influencés par la trajectoire des variables macroéconomiques clés, et non par les données absolues. Sur ce plan, la situation s’améliore déjà au chapitre de l’inflation – même si le retour de celle-ci dans la fourchette de 2 à 3 % sera long et pénible. La dynamique de la croissance et du logement doit encore s’améliorer, ce qui, selon nous, se produira en 2023. Comme toujours, les marchés boursiers et obligataires anticiperont ces améliorations bien avant qu’elles ne se manifestent concrètement.
En ce début d’année 2023, nous continuons de surpondérer très légèrement les actions, mais trouvons aussi des occasions intéressantes du côté des obligations. Fait intéressant, sur le marché canadien, environ 75 % des obligations ont maintenant un prix inférieur à 100 $. Comme ces obligations (en supposant qu’elles soient de bonne qualité) vaudront 100 $ à l’échéance, les investisseurs ont une rare occasion d’améliorer la rentabilité fiscale de leurs portefeuilles. En particulier, pour une obligation moyenne de 5 ans – après impôt –, le rendement global se compose à 30 % d’un gain en capital beaucoup plus intéressant, et à 70 % de revenus d’intérêt.
Pour commencer par la conclusion, 1) nous prévoyons que l’indice composé S&P/TSX continuera de dégager de solides rendements par rapport à l’indice S&P 500 après une surperformance de plus de 10 % en 2022; 2) les actions de bonne qualité à duration faible (c.-à-d. dont la valorisation est raisonnable par rapport à la rentabilité et à la croissance) demeurent selon nous les plus recommandables; 3) les secteurs de l’énergie et des matériaux (en particulier les actions agricoles) peuvent à notre avis encore progresser, tout comme certaines actions de sociétés oligopolistiques des secteurs de l’industrie et de la consommation discrétionnaire (p. ex. Honeywell, Finning, Home Depot, Raytheon et Canadien National); 4) les secteurs défensifs mais sensibles aux taux d’intérêt comme les services d’utilité publique, les fiducies de placement immobilier (FPI) et les télécommunications devraient rebondir vigoureusement après une année 2022 difficile si, comme nous le pensons, les taux d’intérêt fluctuent dans un intervalle étroit voire diminuent (en effet, nous ne prévoyons pas de nouvelle hausse marquée par rapport aux niveaux actuels).
L’indice de confiance des consommateurs du Conference Board aux États-Unis s’est amélioré pour la première fois en trois mois, grimpant de 6,9 points pour atteindre un sommet de huit mois de 108,3 en décembre, avec le soutien de ses deux composantes, soit celle mesurant la perception de la « situation actuelle » (+8,9 points) et celle mesurant les « attentes » (+5,7 points). Comme le soulignent les Études économiques BMO, cette enquête particulière porte surtout sur le contexte de l’emploi, et c’est là que les effets positifs se manifestent. Le nombre de personnes qui estiment que l’emploi est abondant a de nouveau augmenté; à l’inverse, les répondants qui pensent qu’il est plus difficile de décrocher un emploi ont été moins nombreux. Par conséquent, en chiffres nets, la part des ménages qui jugent le marché de l’emploi abondant a augmenté, signe que le taux de chômage pourrait diminuer après s’être maintenu à 3,7 % ces deux derniers mois.
Notre équipe de stratégie de change indique que la surperformance du dollar canadien a été remarquable pendant presque toute l’année 2022, mais qu’un déclin des prix du pétrole en fin d’année a réduit l’écart avec les autres monnaies du G10 au cours des deux derniers mois de l’année. Pour 2023, nous prévoyons qu’un léger rebond des prix du brut fournira un ancrage au huard au premier trimestre. Notre prévision à trois mois concernant le taux de change dollar US/dollar CA, soit 1,35, a peu varié par rapport à la moyenne du quatrième trimestre. Nous anticipons une légère appréciation du dollar canadien durant le second semestre de 2023 à la faveur de la reprise de la croissance canadienne et mondiale. Nous prévoyons un taux de change de 1,30 $ CA pour 1 $ US d’ici 12 mois.
Les actions canadiennes présentent toujours selon nous un meilleur potentiel de hausse et nous maintenons notre prévision d’une reprise vigoureuse au second semestre de 2023. À noter également que l’énergie, les matériaux, l’industrie, certaines composantes de la consommation discrétionnaire, les services d’utilité publique, les FPI et la santé devraient continuer de dégager de solides rendements relatifs. Dans les secteurs de la technologie et des services de communication, nous continuerons de sous-pondérer les actions de type « FANG », qui sont chères. Nous croyons que les actions pétrolières offrent une valeur à long terme intéressante, mais elles pourraient rester sous pression au cours des prochains mois en raison du contexte actuel de ralentissement économique.
Analyse technique - Russ Visch, CMT, Analyste technique
Les résultats de la deuxième quinzaine de décembre ont assurément été bien plus faibles que prévu en raison de la saisonnalité traditionnellement marquée et de l’état de notre modèle d’anticipation à moyen terme (qui était entièrement haussier) au début du mois. Le déclin de 5,90 % de l’indice S&P 500 n’a pourtant eu aucune incidence importante sur ces indicateurs hebdomadaires. Les indicateurs de momentum demeurent majoritairement positifs après avoir donné de nouveaux signaux d’achat à moyen terme plus tôt durant l’automne, la détérioration des indicateurs d’ampleur basés sur des oscillateurs comme le pourcentage d’actions de l’indice S&P 500 qui se négocient au-dessus de leur moyenne mobile sur 50 et 200 jours a été minime, et notre indicateur composite de confiance n’a que très peu faibli.
Ce qui ressort peut-être le plus de l’évolution de décembre, c’est la performance des secteurs procycliques sensibles à l’économie, telle l’industrie, qui a dernièrement vu son rendement relatif atteindre un sommet de trois ans par rapport à l’indice S&P 500. Elle est également sur le point de rompre avec un retournement massif à « double creux », avec une cible à la hausse qui dépasse de 22 % le cours de clôture au 30 décembre. L’indice équipondéré de la consommation discrétionnaire S&P 500 (qui élimine l’effet biaisant d’Amazon et Tesla) a lui aussi vu son rendement relatif atteindre un sommet de huit mois par rapport à l’indice S&P 500; de plus, au sein de ce groupe, certains titres liés à l’immobilier comme DHI, PHM et TOL surclassent l’indice S&P 500 et ont déjà amorcé de nouvelles tendances haussières à long terme. C’est, essentiellement, aux antipodes de ce à quoi on pourrait s’attendre si l’économie basculait dans une récession majeure l’an prochain. Autrement dit, les marchés racontent une tout autre histoire que les prophéties de malheur qu’on peut lire dans les nouvelles en ce moment. Cela cadre aussi avec les résultats que ces secteurs ont affichés au sortir de tous les marchés baissiers depuis (et y compris) la crise du crédit.
Le point sur les titres à revenu fixe
Bonne nouvelle pour les investisseurs en obligations : l’année 2022 est derrière nous! Celle-ci passera à l’histoire. La montée de l’inflation, la réponse monétaire énergique et la forte augmentation des taux d’intérêt mondiaux, combinées aux faibles rendements des actifs risqués, ont entraîné la pire performance des portefeuilles en plusieurs années. Même les portefeuilles équilibrés, qui procurent généralement une certaine stabilité en période de volatilité des marchés mondiaux, ont nettement sous-performé; en 50 ans, nous n’avions jamais vu l’obligation du Trésor américain à 10 ans et l’indice S&P 500 enregistrer tous deux des rendements négatifs durant la même année.
Les investisseurs peuvent donc laisser la morosité derrière eux et se réjouir des bien meilleures perspectives de rendement des titres à revenu fixe. Les taux d’intérêt commencent l’année à des niveaux beaucoup plus intéressants que début 2022, ce qui offre un potentiel de revenu plus élevé et un meilleur rempart contre la volatilité des prix. Les taux des obligations du gouvernement du Canada à 2 et 10 ans sont à leurs meilleurs niveaux en 15 et 10 ans respectivement.
Les attentes concernant la politique monétaire sont très différentes. Il y a 12 mois, on s’attendait à ce que le taux des fonds de la Réserve fédérale américaine atteigne en moyenne 1 % d’ici la fin de 2022, et non pas 4,5 % comme c’est le cas maintenant, car l’accélération de l’inflation était considérée comme temporaire. Aujourd’hui, un certain ajustement des taux à la hausse est attendu au cours des premiers mois de 2023, mais la majeure partie du resserrement est très probablement derrière nous, ce qui atténue le risque de hausse-surprise sur les marchés de taux d’intérêt.
Le ralentissement de l’activité économique et la modération de l’inflation après ses sommets historiques devraient aussi limiter le risque de hausse des taux d’intérêt à long terme. Non seulement les investisseurs ont rarement connu deux années consécutives de rendements obligataires négatifs comme en 2021-2022, mais pour que cela se répète une troisième année, il faudrait que les fondamentaux des taux d’intérêt se détériorent de façon marquée. Cependant, à la liste de scénarios favorables concernant la géopolitique, l’inflation, l’économie et les taux, correspond une liste encore plus longue de scénarios défavorables pour les six à douze prochains mois. Ces incertitudes continueront de nourrir une volatilité supérieure à la normale, ce qui forcera les investisseurs à rester vigilants, mais la plupart des scénarios se traduiraient par des taux d’intérêt cantonnés dans des fourchettes étroites, sinon plus faibles.
Que ce soit au Royaume-Uni, en Europe ou même au Japon, les principales banques centrales combattent activement l’inflation en resserrant les conditions financières. Même si la Réserve fédérale américaine a ralenti ses hausses de 75 à 50 points de base en décembre, elle n’a pas pour autant adouci le ton. Les décideurs ne sont pas encore passés à une attitude de « fermeté prudente » et considèrent toujours que d’autres resserrements sont nécessaires. La Banque du Canada semble plus près d’une pause, un autre relèvement de 25 points de base étant encore possible au premier trimestre. Dans les deux cas cependant, le problème est non seulement que l’indice des prix à la consommation global est élevé, mais que l’indice des prix à la consommation de référence l’est aussi. Les pressions sur les prix des marchandises diminuent graduellement, mais l’inflation des services, tout comme celle des salaires, semble plus persistante. Il faudra peut-être plus d’un ou de deux trimestres pour que la situation s’améliore et ouvre la voie à des baisses de taux, ce qui se produira plus probablement en 2024. Or, les marchés n’intègrent pas entièrement cette perspective.
Au cours du prochain mois, nous pensons toujours que la partie courte de la courbe des taux, bien davantage que les taux longs, subira des pressions à la hausse. L’inversion actuelle de la courbe des taux – qui, d’un point de vue historique, est un bon indicateur prévisionnel de récession – devrait persister encore quelque temps. Nous prévoyons que la volatilité restera élevée, mais que les taux à long terme pourraient diminuer; nous nous attendons à ce que le taux de l’obligation du Trésor à 10 ans se rapproche de 3 %, alors que celui de l’obligation du gouvernement du Canada à 10 ans pourrait passer sous les 3 %.
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