Arguments en faveur de l’augmentation de l’exposition aux actions canadiennes
Notre conviction que l’inflation a atteint un sommet et le signe évident que la Banque du Canada a interrompu ses hausses de taux (la Réserve fédérale américaine devrait (dans la foulée) nous amènent à penser que le moment est bien choisi pour réinvestir dans l’indice composé S&P/TSX, qui est très pondéré dans des secteurs attrayants, en plus d’afficher des valorisations relativement faibles. En particulier, la « réouverture » de l’économie chinoise est un événement majeur qui, selon nous, n’est pas entièrement intégré par les marchés, plusieurs indicateurs économiques importants ayant marqué un « creux en V » (p. ex. trafic de conteneurs dans les ports, déplacements en métro, transport aérien, indices des directeurs d’achats dans le secteur manufacturier et les services).
Sous l’effet combiné des mesures de relance budgétaire et monétaire, les prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) chinois ont été relevées à environ 5 % pour 2022. Cette situation joue en faveur des actions liées aux matériaux de base et à l’énergie, lesquelles représentent le tiers de la valeur totale de l’indice composé S&P/TSX, contre moins de 10 % de l’indice S&P 500 – et devrait bien sûr aussi doper le huard par rapport aux autres monnaies des marchés développés, notamment au billet vert. À l’inverse, nous restons pessimistes au sujet des technologies – de loin le sec teur le plus important du S&P 500, avec une pondération de 25 % – en raison de valorisations toujours excessives, de tendances défavorables des bénéfices et de bases de coûts qui doivent encore être abaissées par rapport aux excès de la pandémie ( par exemple, les vagues de licenciements récemment annoncées par Meta, Microsoft, PayPal, Salesforce et Google augurent mal pour les perspectives de croissance de 2023). L’indice composé S&P/TSX est également davantage pondéré dans la finance et l’industrie, deux de nos sec teurs préférés à ce stade du cycle, en raison du potentiel de reprise de la dynamique de leurs bénéfices et de leurs valorisations attrayantes.
Autre facteur encourageant : les tendances du crédit en Amérique du Nord, les écarts des obligations (ce qu’il en coûte pour emprunter en sus du taux des emprunts d’État « sans risque ») se comportant étonnamment bien, en particulier dans le secteur à rendement élevé. Cela signifie que les marchés des titres à revenu fixe redoutent moins un ralentissement économique marqué. D’un point de vue historique, le niveau de stress – même à son récent sommet – est bien inférieur à ce qu’il était durant la crise financière.
Les taux d’intérêt ont monté rapidement, mais ne sont pas particulièrement élevés d’un point de vue historique
Comme le rappellent nos partenaires des Études économiques BMO, à plusieurs reprises dans le passé (par exemple à la fin des années 1950, à la fin des années 1980 et au milieu des années 1990), les taux ont augmenté sensiblement, mais la croissance économique (et, par extension, la rentabilité des entreprises) est restée résiliente. Cela dit, le resserrement monétaire n’avait alors pas atteint une telle ampleur en aussi peu de temps, et dans certains cas, par exemple en 1994, l’économie n’était pas non plus sur le point de basculer en récession. Cependant, aucun de ces cycles n’a non plus débuté alors que les taux d’intérêt se situaient à des planchers historiques – taux qui, même s’ils se sont normalisés, ne sont pas devenus pour autant prohibitifs. Voilà probablement le principal point à retenir : si l’économie et les bénéfices peuvent surmonter le resserrement, les actions auront de bonnes chances d’y arriver elles aussi sans trop de dégâts.
La dynamique de l’inflation est peut-être ce qui compte le plus cette fois-ci. Les actions ont toujours enregistré d’excellents résultats durant les périodes où l’inflation était élevée mais retombait vers les 2 %, comme c’est le cas aujourd’hui, les pressions sur les prix donnant des signes évidents de modération. Depuis 1960, l’indice S&P 500 a enregistré des rendements globaux annualisés moyens de 14 % dans ce contexte (contre 7,5 % pour toutes les années), alors que l’indice composé S&P/TSX a dégagé des rendements globaux moyens d’un peu plus de 9 % (contre 6,5 % pour toutes les années). Les deux marchés ont également surclassé les obligations du Trésor américain à 10 ans et les liquidités. Encore une fois, le moment d’une possible récession importe aussi dans ces conditions, mais, dans l’ensemble, le contexte d’inflation actuel s’annonce haussier, pour autant que les tendances se maintiennent.
L’analyse des données remontant aux années 1960 montre clairement que les actions enregistrent généralement de meilleurs rendements quand l’inflation diminue – ce qui est logique, puisque la valeur des flux de trésorerie futurs des sociétés est plus élevée en dollars d’aujourd’hui quand l’inflation et les taux d’intérêt sont faibles.
Notre conviction que l’inflation a atteint un sommet a des conséquences importantes sur la politique monétaire. Il est clair que le cycle de resserrement des banques centrales touche à sa fin. Ainsi, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC) Tiff Macklem a déclaré la semaine dernière que les augmentations du taux directeur étaient en « pause conditionnelle », à moins d’une « accumulation de preuves » qui feraient peser un risque à la hausse sur les perspectives d’inflation. Les Études économiques BMO s’attendent à ce que la BdC laisse les taux inchangés jusqu’à la fin de l’année. Aux États-Unis, la Réserve fédérale américaine (Fed) a de nouveau ralenti le rythme de ses resserrements le 1er février, reconnaissant une amélioration au chapitre de l’inflation, mais a comme prévu souligné que de nouveaux ajustements des taux pourraient être nécessaires dans un proche avenir. L’inflation demeurant élevée d’un point de vue historique, la Fed ne pouvait dans l’immédiat adoucir le ton. Cela dit, il est de plus en plus évident que même si une hausse de taux supplémentaire n’est pas à exclure en mars, tout indique que la Fed se rapproche de plus en plus de la fin de son cycle de resserrement. Les marchés croient même qu’un ralentissement de la croissance combiné à une baisse continue de l’inflation pourrait se traduire par une politique moins restrictive d’ici neuf à 12 mois.
Cela contribuera à stabiliser le très important marché du logement (la construction d’habitations, les rénovations et les activités connexes représentent près de 20 % du PIB canadien et plus de 10 % du PIB américain). La démographie et les tendances de l’immigration au Canada stimuleront la demande à long terme de logements. Nous pensons que la situation commencera à se stabiliser au second semestre de 2023.
Par ailleurs, notre analyse des cycles de taux sur plus de 40 ans montre que le marché dégage les meilleurs rendements quand les taux directeurs restent inchangés pendant de longues périodes, ou « plus élevés pendant plus longtemps », comme disent la BdC et la Fed. C’est logique, puisque les marchés ont de tout temps récompensé la stabilité et la visibilité.
Bien qu’une récession en Amérique du Nord demeure un risque clé en 2023, d’après notre modèle exclusif de probabilité de récession1, la probabilité d’un tel événement est passée de 60 % l’an dernier à environ 45 % actuellement. Si une récession survient effectivement, le début d’amélioration des variables macroéconomiques pertinentes nous conforte dans l’idée qu’elle sera très légère
par rapport aux normes historiques.
Analyse technique
Nous ne constatons que des améliorations au chapitre de notre modèle d’anticipation à moyen terme. Par exemple, les indicateurs de momentum hebdomadaires continuent de donner des signaux de hausse « 4 sur 4 » tant pour l’indice composé S&P/TSX que pour l’indice S&P 500 après avoir donné de nouveaux signaux d’achat à la fin de l’an dernier – le premier signal d’achat combiné de ce genre depuis le creux atteint durant la pandémie.
Les indicateurs d’ampleur mesurent la qualité de l’ascension du marché sur le plan du nombre d’actions y participant. Le pourcentage d’actions cotées au NYSE qui se négocient au-dessus de leur moyenne mobile à 50 et 200 jours n’a cessé de s’améliorer, pour atteindre dans le deuxième cas un sommet inédit depuis plus d’un an. Le nombre d’actions à atteindre de nouveaux sommets de 52 semaines au NYSE a aussi atteint récemment son plus haut niveau en plus d’un an; la reprise commence donc vraiment à se généraliser.
Les sondages publiés la semaine du 30 janvier font de nouveau état de gains d’optimisme généralisés, et notre indicateur composite de confiance a connu une nouvelle progression solide, la cinquième en autant de semaines. De plus, nous sommes encore dans la zone médiane où l’augmentation de la confiance avantage les actions, puisqu’elle signifie que davantage d’argent est injecté sur les marchés boursiers. Dans l’ensemble, on n’attend donc aucune crise de confiance à l’égard des actions cette année.
Un autre élément déterminant, qui ne fait pas partie du modèle d’anticipation mais qui est tout aussi important, est la performance des secteurs procycliques sensibles à l’économie, tels l’industrie, la consommation discrétionnaire, la finance et les matériaux, qui ont tous récemment vu leurs rendements tant absolus que relatifs atteindre des sommets de plusieurs mois (par rapport au S&P 500). En analyse technique, un indicateur classique d’appétit ou d’aversion pour le risque est la performance des titres de la consommation discrétionnaire par rapport aux titres de la consommation de base, laquelle a atteint un nouveau sommet de 52 semaines, ce qui traduit parfaitement le contexte naissant d’appétit pour le risque.
Selon ces données, les actions devraient rester orientées à la hausse jusque dans le courant du premier trimestre de 2023. Sur le plan de l’évolution des cours, l’indice composé S&P/TSX et l’indice S&P 500 ont tous deux connu des percées majeures au-dessus de leurs sommets de décembre. Pour l’indice composé S&P/TSX, cette rupture permet de viser une première cible à la hausse de 22 219, ce qui correspond essentiellement au sommet absolu de 22 213 atteint début 2023. En ce qui concerne l’indice S&P 500, la clôture au dessus du niveau de résistance à 4 100 ouvre la voie à une remontée jusqu’au sommet de 4 325 atteint en août. Un franchissement de ce niveau ferait basculer la tendance à long terme vers la hausse pour le S&P 500, lequel aurait le champ libre pour retester son sommet historique de 4 818.
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1Notre modèle a une excellente feuille de route. L’algorithme aurait lancé une mise en garde importante à l’égard de toutes les récessions imminentes aux États-Unis (et de la majorité des récessions au Canada) depuis 1950, généralement avec une longueur d’avance de deux ou trois trimestres. Ceci a son importance, puisque le marché est un indicateur avancé qui escompte l’embellie et la détérioration des cycles économiques.
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