Aucune récession à l’horizon, mais il faut commencer à regarder du côté des placements défensifs de grande qualité
Stratégie d’actions
Après leur progression extrêmement forte de 2021, les cours boursiers ont énormément fluctué en janvier. Les titres technologiques affichant des multiples élevés ont le plus souffert dans un contexte où le renforcement de l’inflation et la hausse connexe des taux d’intérêt se sont hissés au sommet des préoccupations des investisseurs. Nous restons d’avis que le variant Omicron et les tensions à la frontière de l’Ukraine ne sont pas les principaux facteurs qui influencent le marché pour l’instant et que la COVID-19 deviendra bientôt un peu comme une mauvaise grippe.
En 2022, l’activité économique devrait rester robuste à l’échelle mondiale, mais nous jugeons inévitable que le rythme de croissance ralentisse après le rebond impressionnant de 2021 qui a suivi la crise de la COVID. Ceci aura des conséquences importantes sur le rendement du marché et des secteurs pendant quelques trimestres. Le marché peut afficher un rendement légèrement positif dans une telle conjoncture, laquelle a cependant profité davantage aux secteurs défensifs (comme les biens de consommation de base, la santé et les FPI) qu’aux secteurs cycliques comme la technologie, la consommation discrétionnaire ou l’automobile.
Nous restons optimistes à l’égard des actions – surtout par rapport aux obligations – mais les investisseurs NE DOIVENT PAS s’attendre à une nouvelle année de rendements boursiers supérieurs à 20 %, et nous pensons que le S&P/ TSX devrait continuer de surperformer, au moins à court terme, vu des valorisations extrêmement avantageuses et des facteurs porteurs du côté des ressources naturelles (notamment l’énergie).
Les valorisations importent de nouveau et resteront importantes
Comme nous l’écrivions début décembre 2021 : « Les valorisations des actions – ou de toute autre catégorie d’actif – sont un piètre baromètre d’anticipation ». Cela dit, l’histoire des finances a montré à maintes reprises que c’est en faisant preuve de discipline quant au prix d’achat des actifs (la « marge de sécurité » dont parle Warren Buffett) que lesinvestisseurs à long terme ont le plus de chances d’obtenir un rendement adéquat. Ceci s’explique principalement par le fait que le marché boursier a naturellement tendance à revenir à la moyenne, c’est-à-dire que les fortes hausses ou baisses tendent à être corrigées par une réaction inverse.
Nous ne pensons pas avoir affaire actuellement à une « bulle » générale des actions; cependant, nous sommes d’avis que ce terme s’applique assurément aux cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum et leurs semblables) et aux actions qui s’y rattachent. Nous continuons de croire que pour être bien fondés, les placements doivent générer des flux de trésorerie positifs et un rendement solide du capital investi. C’est pourquoi nous préférons nous tenir loin des cryptomonnaies, malgré la dégringolade récente de leurs cours.
Les investisseurs doivent se montrer sélectifs. Dans un contexte inflationniste, et surtout lorsque la dynamique des bénéfices ralentit, les sociétés ayant une emprise sur les prix (c.-à-d. celles ayant la capacité de répercuter les hausses de coûts sur leurs clients) seront mieux en mesure de protéger leurs marges, procurant ainsi une certaine protection au cours de leurs actions.
Le Canada affiche toujours une décote inhabituellement marquée par rapport aux États-Unis d’après le ratio C/B (plus bas) et le ratio dividende/cours (plus élevé)
Réexaminons l’avantage des actions canadiennes par rapport aux actions américaines sur le plan de la valeur. Le Canada a certes déjà rattrapé 5 % de son retard sur les États-Unis en un mois à peine, mais l’escompte actuel nous paraît encore exagéré non seulement dans une perspective historique, mais aussi compte tenu du potentiel de croissance des bénéfices dans de nombreuses industries du secteur des ressources naturelles. Sans que l’énergie soit un secteur défensif, nous restons persuadés que les actions liées au pétrole et au gaz naturel sont sous-évaluées au vu des immenses flux de trésorerie générés par les sociétés de ce secteur qui sont à même de racheter des actions et d’augmenter leurs dividendes. Nos analystes pensent qu’une demande accrue accompagnant l’allégement des confinements continuera de soutenir les prix du pétrole et du gaz naturel, et que cinq ans de sous-investissement chronique dans l’augmentation de la production exacerberont les contraintes au niveau de l’offre.
À notre avis, le risque réel de récession au cours de la prochaine année reste très faible (moins de 10 %). À moins d’un nouveau variant de la COVID qui résisterait auxvaccins ou d’un autre choc exogène sérieux, nous ne voyons aucune raison fondamentale pour qu’un marché baissier se développe en 2022.
La dynamique économique a vraisemblablement atteint son sommet aux États-Unis – avec des conséquences importantes sur le plan sectoriel
Le Service des études économiques de BMO note que tout en restant vigoureuse, l’activité manufacturière américaine a encore perdu de l’élan au début de l’année, en replide 1,2 point pour baisser à 57,6 en janvier, un troisième recul mensuel d’affilée et un plus bas depuis novembre 2020. La production et les nouvelles commandes ont de nouveau chuté, la forte augmentation des cas d’Omicron ayant limité l’activité. Parallèlement, le bond des prix de l’énergie a encore accéléré la hausse des prix des matériaux. Du côté positif, les délais de livraison des fournisseurs ont diminué pour un troisième mois de suite et les retards de commandes ont chuté. L’amélioration constante de ces indicateurs fait penser que les contraintes d’approvisionnement commencent à s’atténuer même si elles restent fortes.
Analyse technique – Russ Visch
Depuis que le marché a commencé à se remettre du choc de la pandémie en 2020, la bonne stratégie de placement a consisté à « rouler plein gaz » puisque les investisseurs ont privilégié presque exclusivement les secteurs procycliques comme l’industrie, l’énergie, les matériaux et la technologie, dont la progression a été rien moins que spectaculaire, bien qu’assez typique du comportement de ces segments du marché au sortir d’une récession. Cependant, depuis quatre à huit semaines, nous voyons apparaître un marché plus équilibré, marqué par un début de surperformance des secteurs traditionnellement défensifs comme les biens de consommation de base, la santé et les FPI. Il s’agit aussi d’une évolution assez courante à l’étape du cycle où la dynamique économique atteint son point culminant, et l’inversion des lignes de tendance récentes du rendement relatif à long terme fait penser que cette tendance va persister tout au long de 2022.
Stratégie de titres à revenu fixe
Relèvement des taux et assouplissements quantitatifs :escomptés ou non par les marchés des titres à revenu fixe?
Encore une fois, les marchés des titres à revenu fixe ont vécu un début d’année volatil et difficile, dans un contexte où les banques centrales s’apprêtent à cesser leurs achats d’actifs, à relever leurs taux directeurs et à réduire leur bilan. Les craintes suscitées par cet important changement de politique ont maintenu la pression sur les taux d’intérêt, y compris à l’extrémité courte de la courbe des taux où de nombreux investisseurs avaient trouvé refuge. Même les titres protégés contre l’inflation et les obligations à rendement élevé, qui avaient volé la vedette en 2021, n’ont pu échapper aux turbulences, les obligations à rendement élevé connaissant l’un des pires débuts d’année depuis longtemps.
La majorité des prévisionnistes, y compris à BMO, s’attendent désormais à cinq hausses de taux cette année (contre trois en décembre dernier), et la plupart pensent que le resserrement quantitatif (c.-à-d. la réduction du bilan des banques centrales) débutera au milieu de l’été.
Bien que les risques penchent encore du côté de taux d’intérêt plus élevés, ces attentes signifient que le marché a peut-être déjà intégré une grande partie de cette progression. Ainsi, même si les banques centrales durcissent le ton et ciblent de plus en plus l’inflation, qui atteint un sommet de 40 ans (IPC en hausse de 7,0 % aux États-Unis et 4,8 % au Canada), les taux obligataires à long terme oscillent entre 1,75 % et 2,10 %, niveau qui ne reflète pas la situation économique actuelle.
Par conséquent, nous nous demandons si le marché n’exagère pas un peu en prévoyant que la majorité des relèvements de taux de 2022 surviendront assez tôt durant l’année. Les risques posés par la COVID-19 et l’incertitude entourant l’effet différé des hausses de taux rendent difficile de prévoir à quel point l’intervention des banques centrales sera énergique. Cependant, vu la courbe actuelle des taux, on peut se demander si, dans un proche avenir, les banques centrales auront la latitude de relever les taux de 125 points de base en 2022 et de 50 à 75 points de base de plus en 2023 sans risquer de voir les taux à court terme dépasser les taux à long terme (inversion de la courbe).
Il est peut-être trop tôt pour affirmer que les taux à long terme ont atteint leur sommet cyclique; nous croyons néanmoins que même s’ils subissent encore une pression haussière, leur progression sera beaucoup plus lente qu’au cours des 12 derniers mois.
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