Le jeudi 17 février, BMO Gestion privée a présenté une webdiffusion exclusive mettant en vedette Brian Belski, stratège en chef, Placements, BMO Marchés des capitaux et animée par Sylvain Brisebois, premier directeur général et gestionnaire de portefeuille principal, BMO Gestion privée. Au cours de leur entretien, M. Belski a donné son point de vue sur les marchés, discuté des préoccupations liées à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt et donné son point de vue sur la meilleure façon d’aborder les mois à venir pour une année 2022 financièrement saine.
Participants :
Sylvain Brisebois, premier directeur général, gestionnaire de portefeuille principal et chef, Stratégies et programmes, Ventes nationales, BMO Gestion privée
Brian Belski, stratège en chef, Placements, BMO Marchés des capitaux
Retour à la réalité
Il est facile de se laisser rattraper par tous les messages négatifs à propos de la faiblesse du marché canadien, mais la réalité est plus positive, a déclaré Brian Belski dans son mot d’ouverture. Stratège en placement à BMO Marchés des capitaux, M. Belski a déclaré que si l’on dépasse la rhétorique, on constate que le marché boursier canadien affiche un solide rendement, surtout en janvier dernier.
« Le Canada est l’un des meilleurs marchés développés au monde », a-t-il déclaré, en ajoutant que le pays reste un actif très sous-évalué. En outre, le fait que M. Belski prévoit de solides cibles pour les États-Unis et le Canada ne devrait surprendre personne. « Je crois que les deux pays comptent les meilleures entreprises au monde.»
M. Belski craint que le public investisseur ne soit dominé par la rhétorique et l’inquiétude, et il ajoute que la peur d’avoir tort paralyse les investisseurs. « Au lieu d’aller de l’avant et d’accompagner la rondelle, nous nous concentrons sur le maniement du bâton. » Selon lui, dans l’investissement comme dans la vie, il faut avoir plus qu’une perspective universitaire; il explique que sa philosophie – qui est en partie fondée sur une rencontre fortuite avec le célèbre investisseur américain Peter Lynch – s’appuie sur le bon sens. Autrement dit, ce n’est pas parce que, par le passé, les taux d’intérêt ont augmenté après une période difficile que le résultat sera le même.
Un regard équilibré sur l’inflation
Certaines personnes croient que les événements des années 1980 vont se répéter, avec des taux d’intérêt et un taux de chômage élevés, mais elles ne doivent pas oublier qu’il y a peu de points communs entre cette époque et aujourd’hui, a fait valoir M. Belski. Il ne fait aucun doute que nous faisons face à de l’inflation, et ce sera probablement le cas pendant un certain temps, mais ce qui se passe aujourd’hui est très différent de ce qui se passait pendant les périodes inflationnistes antérieures.
Il est important de se souvenir que l’inflation est habituellement une réaction à une capacité excédentaire ou déficitaire, ou à une perturbation de l’offre et de la demande. La pandémie a certainement provoqué d’importantes perturbations de l’offre, mais il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas rouvrir notre économie aussi rapidement que nous l’avons fermée, a déclaré M. Belski. « En fait, les données et les indicateurs montrent qu’il y a de bonnes chances pour que nous soyons sur la voie d’un sommet, » a-t-il ajouté, en soulignant la forte demande et l’augmentation des achats de biens et de services.
« Nous croyons que l’inflation peut reculer beaucoup plus rapidement vers le deuxième semestre, » a ensuite prédit M. Belski. « Nous aurons trois hausses de taux d’intérêt, peut-être quatre, » a-t-il ajouté, en admettant que plusieurs banques prévoient sept hausses de taux.
Les inquiétudes géopolitiques
Selon M. Belski, il est dangereux d’élaborer des stratégies autour des événements géopolitiques. Cela dit, il croit que la situation entre la Russie et l’Ukraine suivra un schéma identique à celui de précédents événements géopolitiques, qui ont eu tendance à se résoudre rapidement. « C’est la raison pour laquelle nous pensons à court terme. » Puisque les États-Unis ont augmenté rapidement les taux (et puisque la Banque du Canada n’est jamais loin derrière), nous assisterons à une période de forte volatilité, de hausse des obligations et de baisse des cours boursiers avant que les taux ne reculent de nouveau.
Les leçons tirées de la COVID-19
M. Belski a déclaré que l’Amérique du Nord s’est bien sortie de la situation provoquée par la COVID-19 parce qu’elle a les meilleures entreprises au monde. La transition vers la normalité prendra beaucoup de temps, mais la pandémie n’a fait que renforcer l’accent que BMO met sur la qualité, a-t-il dit. Il a expliqué que la Banque continue de chercher des sociétés qui ont des flux de revenus stables, un bilan solide et peu de dettes et qui peuvent potentiellement verser un dividende.
En 2017-2018, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux et la croissance a commencé à ralentir avant de s’inverser rapidement en janvier 2019. Compte tenu du dynamisme de la Fed cette fois-ci, nous assisterons à une transition normalisée vers des taux supérieurs, a indiqué M. Belski. Les niveaux d’urgence des taux sont exceptionnellement bas; par conséquent, même si nous atteignons 1,25/1,50 point de base, ils resteront très faibles, et il faudra un certain temps avant de voir des chiffres moyens.
N’oubliez pas que la Fed relève les taux lorsque l’économie se redresse. C’est donc une bonne chose de voir que les taux sont à la hausse : cela signifie que nous commençons à observer une normalité sur le marché. Maintenant plus que jamais, il est important de faire preuve de bon sens et de discipline dans la gestion de votre argent.
Les perspectives sur l’habitation, les services publics et les télécommunications
Selon M. Belski, le Canada enregistre toujours de très solides gains dans le secteur de l’habitation, surtout en raison de l’offre et non de la demande. « Même si les taux augmentent, je ne crois pas que le problème du logement soit aussi grave qu’on le pense, » a-t-il soutenu, en comparant les chiffres à ceux des États-Unis, où il y a plus d’espace pour les maisons. « Je ne m’inquiète pas du tout pour le marché de l’habitation. »
Dans un contexte de hausse des taux, il croit qu’il est important de se concentrer sur les FPI, les services publics et les télécommunications. Au Canada, les télécommunications sont l’un des meilleurs achats. Par ailleurs, le coût des intrants des services publics augmente considérablement en raison des difficultés liées au pétrole. Cependant, au chapitre des bonnes nouvelles, les FPI se comportent habituellement mieux que les services publics dans un contexte de hausse des taux. Les FPI du secteur des technologies sont un excellent secteur à surveiller. De plus, puisque les consommateurs commencent à magasiner davantage, les FPI des secteurs de la consommation et des immeubles résidentiels sont solides aussi.
Les services financiers et les autres secteurs gagnants
« Nous aimons les services financiers, » a déclaré M. Belski avec insistance. Sur le marché, on craint que les banques aient constitué trop de réserves à cause de la question de l’énergie. Mais elles ont enregistré une forte remontée en matière de rendement. Les banques canadiennes sont d’excellentes gardiennes du capital, ajoute-t-il, en particulier celles qui cherchent à croître aux États-Unis.
En ce qui concerne le secteur des technologies, 8 % des sociétés technologiques aux États-Unis ont versé des dividendes en 2000; aujourd’hui, 70 % le font. Amazon, quant à elle, va probablement verser un dividende, même si elle ne le fait pas actuellement. Microsoft et Apple font partie du portefeuille de croissance à dividendes de BMO, et Apple est l’une des meilleures sociétés au monde, surtout après avoir fait preuve d’un solide leadership pendant la pandémie.
Il y a aussi Costco, une des 25 meilleures entreprises au monde, qui a fait un excellent travail en matière de gestion des stocks et de transition vers la vente en ligne pendant la pandémie de COVID-19. « Cela nous ramène à l’idée que l’on “a ce qu’on paie”, » a déclaré M. Belski. « C’est la meilleure entreprise dans ce domaine et c’est cela que vous voulez acheter. »
Lorsqu’on l’a interrogé sur les voitures électriques, en particulier sur Tesla, il a fait l’éloge de l’excellent marketing de l’entreprise et du fait qu’elle est la première sur le marché. Mais il ne sait pas ce que l’avenir lui réserve ni s’il s’agira du meilleur produit qui soit. Par contre, il est sûr qu’il faut se concentrer sur les aspects pratiques lorsqu’il est question de voitures électriques. Par exemple, le cuivre est essentiel aux batteries, et les circuits intégrés (ainsi que les entreprises comme NVIDIA) sont aussi importants. En gros, M. Belski conseille à ceux qui ne peuvent pas acheter une entreprise qui représente un produit d’investir dans les éléments qui la composent.
L’évaluation des facteurs ESG et des produits non traditionnels
L’accent mis sur les facteurs ESG – les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance – est une évolution positive, mais il reste à savoir si cette mesure devrait être une stratégie à long terme lorsque l’on construit un portefeuille, a-t-il déclaré. Bien sûr, BMO tient à détenir des sociétés qui sont de bonnes citoyennes (les sociétés chinoises ou les marchés émergents qui ne sont pas régis par les principes de BMO ne présentent aucun intérêt) et, selon M. Belski, les choix de placement devraient correspondre aux valeurs de chacun.
« Je crois que nous pourrions connaître une bonne année dans l’or, » a-t-il ensuite prédit. Par contre, les cryptomonnaies sont moins fiables. N’oubliez pas que 2020 a été une excellente année pour l’or, mais pas pour les cryptomonnaies. « Je ne crois pas que les cryptomonnaies sont un actif, il s’agit d’un instrument de négociation. » Sans parler du rendement. Pendant que les marchés reculaient, le secteur des cryptomonnaies baissait aussi de 5,5 %. Par contre, l’or est à la hausse. Il s’agit de la meilleure solution, a conclu M. Belski.
Les meilleurs secteurs en 2022
En ce qui concerne ses secteurs préférés pour l’année, M. Belski a été clair : les services financiers, la consommation discrétionnaire et l’industrie. « Je crois encore que la technologie est la principale innovation, elle se retrouve partout », a-t-il souligné. Il a expliqué qu’un vaccin aurait été impossible sans elle, tout comme les services publics, les FPI, etc.
Les services financiers ont une solide proposition de valeur et sont efficaces. Et, puisque les consommateurs sont de retour, la consommation discrétionnaire est un choix évident. En ce qui concerne l’industrie, elle sera bien placée pour faire la différence à mesure que nous réglons les problèmes d’approvisionnement et que nous rétablissons les choses, a-t-il ajouté.
Et n’oublions pas les chemins de fer. BMO détient les trois sociétés ferroviaires au Canada, mais leur importance ne fera qu’augmenter à mesure que nous réévaluerons la production en Amérique du Nord. La pandémie nous a appris que nous n’avons pas besoin de tout ce qui est habituellement produit à l’étranger et expédié ici. Nous pouvons fabriquer moins de choses plus près de chez nous et les expédier par train, ce qui réduira considérablement les problèmes d’approvisionnement à l’avenir.
M. Belski a quitté le webinaire avec un message fort : « Plus vous vous attendez à quelque chose et plus vous cherchez, moins cela arrive. » En faisant référence au livre The Art of Contrary Thinking, qu’il considère comme l’un des meilleurs ouvrages sur l’investissement, M. Belski a invité tous les investisseurs à s’en tenir à ce qu’ils connaissent. « Si vous pouvez vous appuyer sur une analyse, allez toujours dans la direction opposée », a-t-il soutenu, en ajoutant que les gens sont trop partiaux et que le marché en a ressenti les effets. « Je crois que le deuxième semestre de l’année entrera dans le livre des records. Et je ne pense pas que les gens s’y soient bien préparés. »
Vous pouvez voir l’entretien complet ici : https://www.odysseyproduction.ca/live/bmooutlook0222fr/
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