Bonjour, je m’appelle Brent Joyce et je suis stratège en chef, Placements à BMO Gestion privée de placements.
Nous avons récemment publié nos perspectives des marchés financiers pour 2024, dans lesquelles nous présentons nos prévisions pour l’année à venir.
L’année 2023 nous permet de constater que des progrès ont été réalisés dans la lutte contre les grands problèmes qui planaient sur l’économie et les marchés financiers mondiaux. Au début de 2024, le monde fait face à des difficultés, mais nous sommes optimistes quant aux perspectives en matière de placement.
Aujourd’hui, nous entrevoyons des occasions dans les liquidités, les obligations, les actions et les placements non traditionnels.
L’économie et les marchés financiers mondiaux continuent de s’ajuster, de faire face aux contrecoups de la pandémie et de dire adieu aux coûts d’emprunt extrêmement faibles qui existaient depuis la crise financière de 2009. Beaucoup de choses ont été accomplies pour revenir à la normale, mais un nettoyage final reste à faire.
Nous considérons l’inflation comme un symptôme et non comme une cause, car elle est née de l’épargne excédentaire et de la demande refoulée de l’ère de la COVID-19, qui se sont heurtées aux goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement. Ces problèmes de chaîne d’approvisionnement sont en grande partie résolus et l’inflation a baissé plus rapidement que prévu, mais il reste encore du travail à faire pour qu’elle atteigne des niveaux acceptables.
L’épargne et la demande excédentaires persistent et les marchés du travail tendus (les emplois sont abondants, mais les travailleurs sont rares) entraînent une hausse des salaires. Les sociétés se réjouissent de la forte consommation des ménages qui découle de ces conditions, mais on craint qu’elle ne se transforme en boucle de rétroaction inflationniste.
Les dépenses publiques considérables engagées pendant la pandémie ont mis du temps à revenir aux niveaux d’avant la crise. Les ménages et les entreprises s’adaptent à la hausse des coûts d’emprunt. Nous croyons que les gouvernements devront en faire autant. Cela fait partie de la recette pour ralentir l’inflation.
Les taux d’intérêt et les taux obligataires augmentent à l’échelle mondiale depuis plus de deux ans. Une grande partie de cette hausse était nécessaire pour dépasser les taux d’intérêt malsains et très bon marché qui étaient trop bas pendant trop longtemps.
Un retour à la normale pour les taux de rendement réels jettera les bases d’un contexte économique et de placement plus sain.
Examinons de plus près les particularités de nos perspectives. Commençons par nos prévisions pour le marché canadien des titres à revenu fixe
Nous croyons que la hausse des taux obligataires prend fin. Les banques centrales semblent très près de mettre fin à leurs campagnes de hausse des taux, et l’inflation est bien en deçà des sommets qu’elle a déjà atteints. Par conséquent, les perspectives pour les liquidités (l’actif le plus convoité en 2023, mais pas le plus performant) sont moins attrayantes en 2024; nous insistons sur le fait qu’elles sont moins attrayantes, pas peu attrayantes. Nous prévoyons que les taux d’intérêt disponibles sur les soldes de trésorerie seront de l’ordre de 4,25 % d’ici la fin de 2024.
Dans notre scénario de référence, nous prévoyons que la courbe des taux s’accentuera à la fin de 2024, les taux des obligations canadiennes à 2 ans et à 10 ans s’établissant à 3,75 %. Le rendement total de l’ensemble du marché canadien des titres à revenu fixe devrait alors se situer dans une fourchette de 6 %.
Nos perspectives du marché boursier
Les bénéfices des sociétés sont le moteur des marchés boursiers. Il n’y a eu aucune croissance des bénéfices au cours des cinq derniers trimestres. De tels reculs font partie intégrante du cycle économique, et il s’agit du quatrième depuis 2009. Comme tous les autres, il prendra fin. Nous croyons que 2024 marquera un tournant.
Une fois que l’inflation sera mieux maîtrisée, les entreprises et les ménages seront bien placés pour profiter de la baisse des coûts d’emprunt et d’autres pressions sur les coûts. Nous nous attendons à ce que la croissance à l’extérieur des États-Unis se stabilise et s’améliore d’ici la fin de 2024, et à ce que la croissance aux États-Unis ralentisse, sans s’effondrer.
Les marchés boursiers réagiront favorablement avant ces événements, surtout lorsqu’ils sont accompagnés d’évaluations boursières généralement raisonnables, comme c’est le cas actuellement. La remontée dont nous avons été témoins en novembre est probablement le début de ce mouvement. N’oubliez pas que le parcours des actions est toujours cahoteux. Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour que les rendements de novembre se poursuivent jusqu’à la fin de l’année prochaine.
Compte tenu de l’ampleur de la hausse des taux d’intérêt, le risque de récession existe toujours. Il ne s’agit pas de notre scénario de référence, et nous avons adopté des positions défensives au cas où cela se produirait. Mais même en cas de légère récession, les actions pourraient bien s’en tirer si les investisseurs considèrent la victoire contre l’inflation comme un signal d’action et anticipent un fort rebond des bénéfices. Il n’est pas rare de voir les marchés s’intéresser à une période de ralentissement de l’économie.
Nos prévisions de rendement des marchés boursiers correspondent essentiellement aux prévisions de croissance des bénéfices. Les prévisions de croissance des bénéfices en 2024 sont respectables et se situent dans la fourchette des moyennes à long terme; un retour à la normale.
Nos cibles sont de 23 000 pour l’indice composé S&P/TSX et de 4 900 pour l’indice S&P 500. L’ajout de dividendes fait en sorte que le rendement total en pourcentage se situe entre 10 et 15 %.
Nos points de vue sur la répartition de l’actif privilégient les actions par rapport aux titres à revenu fixe, mais nous entrevoyons des occasions dans les liquidités, les obligations, les actions et certaines stratégies de placement non traditionnelles.
Nous préférons les actions canadiennes et américaines aux actions des marchés développés internationaux (Europe et Japon) et des marchés émergents.
Les taux de rendement offerts par des positions obligataires bien diversifiées sont attrayants. Nous recommandons de prolonger la duration et d’alléger la pondération des obligations à rendement élevé; des mesures visant à offrir un niveau de sécurité en cas de récession ou d’un autre scénario d’aversion pour le risque.
Selon notre scénario de référence, l’inflation est suffisamment maîtrisée pour permettre un assouplissement des conditions financières, surtout dans les économies où la croissance stagne déjà. Les taux obligataires pourront alors se stabiliser ou reculer légèrement.
Si l’on examine les niveaux actuels, nous estimons que les rendements boursiers pourraient être de l’ordre de 10 % à 15 % et les rendements obligataires, autour de 5 %.
Les dernières années ont mis à l’épreuve la patience et le courage des investisseurs. Cependant, les difficultés causées par ces ajustements nécessaires jettent les bases d’un solide rendement des placements à l’avenir.
Merci de vous être joints à nous! Je vous souhaite une très belle année 2024!