Stéphane Rochon, CFA, spécialiste en stratégie – actions Équipe conseil Portefeuilles BMO Nesbitt Burns Équipe conseil Portefeuilles BMO Nesbitt Burns
Richard Belley, CFA, spécialiste en stratégie – titres à revenu fixe Équipe conseil Portefeuilles BMO Nesbitt Burns
N’ayons pas peur des mots. Les banques centrales nord-américaines se sont tiré une balle dans le pied en laissant les taux d’intérêt trop bas trop longtemps. Cette politique monétaire, souvent qualifiée d’« ultra-accommodante » dans le langage de Bay Street, désormais chose du passé, si l’on en juge par la rhétorique des grands argentiers. Le président de la Fed, Jerome Powell, a récemment déclaré que l’inflation demeurerait élevée en 2022, mais il a promis que la banque centrale ferait tout ce qu’il faut pour juguler les hausses de prix. Son homologue de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a admis avoir sous-estimé la vigueur de l’inflation au début de l’année et promis, lui aussi, d’agir avec toute la fermeté nécessaire pour réparer cette erreur. Rien d’étonnant à ce que les taux d’intérêt montent.
Les marchés boursiers et obligataires en ont pris note, étant en proie à la volatilité depuis le début du premier semestre 2022. Les obligations d’État viennent de signer la pire performance trimestrielle de leur histoire, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq ont subi de lourds revers. Aucune catégorie de titres n’a autant souffert que les valeurs technologiques, très chères, et les autres actions dites « à duration élevée » (c’est-à-dire qui tirent la majeure partie de leur valeur de la croissance future prévue des flux de trésorerie)1.
Se montrer sélectif
Le bon côté est que sur de longues périodes, les actions ont toujours été – et resteront – la catégorie d’actifs de choix pour aider les portefeuilles de placement à supporter les conséquences de l’inflation. Par conséquent, vendre ses actions en période de volatilité accrue n’est jamais la stratégie optimale à long terme. Il est en revanche primordial de se montrer sélectif dans la répartition par pays, par secteur et par société. Dans ce contexte, nous continuons de privilégier les sociétés de qualité possédant d’importants avantages concurrentiels qui leur donnent un pouvoir de fixation des prix suffisant pour compenser la hausse de leurs propres coûts et protéger leurs marges bénéficiaires. Nous recommandons fortement aux investisseurs d’être particulièrement attentifs aux valorisations (c’est-à-dire de ne pas acheter des actions à un prix excessif), car de nombreuses valeurs technologiques et liées aux communications demeurent à nos yeux, très surévaluées, même si elles ont perdu beaucoup de terrain.
La conjoncture favorise l’indice composé S&P/TSX
Selon nous, les investisseurs canadiens ont également de bonnes raisons de se réjouir, et l’indice composé S&P/TSX (le « TSX ») devrait continuer de surperformer pendant encore un certain temps. Cela s’explique par la composition du marché canadien, qui offre une bonne résistance à l’inflation. En fait, le TSX compte une proportion beaucoup plus forte d’actions des secteurs de l’énergie et des matériaux de base – qui ont tendance à dégager d’excellents rendements dans ce type de contexte macroéconomique – et affiche toujours une décote avantageuse par rapport au S&P 500. L’agression injustifiée de la part de la Russie a également accéléré plusieurs tendances (dont, bien sûr, l’augmentation des prix de l’énergie, des céréales et des métaux) et forcé un réexamen fondamental des politiques énergétiques de l’Europe de l’Ouest. Autrement dit, celle-ci doit absolument trouver de nouvelles sources d’énergie et de matériaux – ce dont le Canada ne manque pas.
L’évolution boursière semble soutenir ce point de vue, car le rendement par secteur a grandement varié. Le graphique ci-dessous montre que depuis le début de l’année, le S&P 500 a fléchi de 13 % (Netflix, l’ancien titre vedette du secteur technologique, a plongé de plus de 60 %). À l’inverse, le TSX a presque stagné cette année et le secteur canadien de l’énergie s’affiche en hausse de presque 45 %.
S&P 500, S&P/TSX et indice de l’énergie S&P/TSX
Source: Factset
Surperformance de l’économie canadienne
Fait à souligner, l’économiste en chef de BMO, Doug Porter, a récemment déclaré : « Dans ce contexte de croissance [mondiale] bien morose, une économie semble aller à contre-courant. Nous avons révisé à la hausse une prévision de PIB – celle du Canada –, ce qui pourrait bien être une première pour 2022. La croissance a été supérieure au chiffre préliminaire communiqué en février. L’estimation éclair de mars a également été solide, annonçant une croissance annualisée de 5,5 % pour le premier trimestre. Par conséquent, nous prévoyons maintenant que l’économie progressera d’un peu plus de 4 % cette année, contre 3,5 % antérieurement, et se poursuivra à un rythme soutenu de 3 % l’an prochain – deux taux bien supérieurs à la croissance potentielle de moins de 2 % ».
Pourquoi ce mouvement contraire de l’économie canadienne? Une explication évidente est que le Canada produit une bonne partie de ce que la Russie produit et qu’il a donc vu le prix de ses ressources exploser. Par exemple, l’indice des prix des produits de base de la Banque du Canada a déjà grimpé de 28 % depuis le début de l’année. Autre explication un peu moins évidente : le huard faisant largement du surplace depuis le début de l’année, ce bond des produits de base s’est transformé en manne pour les producteurs. En dollars canadiens, l’indice de la Banque du Canada a fracassé des records, doublant presque son niveau médian des 20 dernières années. »
Analyse technique des marchés
Notre analyste technique Russ Visch souligne que le TSX subit des pressions depuis deux semaines, mais son analyse laisse supposer que ce repli est tout près de se terminer. Par exemple, au milieu de la semaine dernière, le TSX était plus survendu à court terme qu’il ne l’avait jamais été en deux ans. En fait, depuis le début de 2020, une telle survente ne s’est produite que trois fois, et dans chaque cas, l’indice a touché un creux important. Il convient aussi de noter que le TSX continue de surclasser ses homologues américains, puisque les valeurs technologiques à très forte capitalisation ont essuyé le plus gros des pertes.
Le TSX a tout récemment subi des dégagements, mais il conserve son avance sur le S&P 500.
Bien que le contexte pourrait demeurer volatil pendant un certain temps et que le risque de baisse des cours des actions demeure élevé, l’essentiel est de continuer de suivre une approche disciplinée quant au prix que l’on paie pour tout actif, et de conserver un portefeuille bien diversifié, composé de liquidités, d’obligations et d’actions de haute qualité.
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