« Aux jours du temps passé, ami
Aux jours du temps passé. »
Robert Burns, Ce n’est qu’un au revoir
Alors qu’une autre année de domination de la COVID-19 tire à sa fin, de nouvelles tensions – virales et non virales – influencent les décisions.
Le variant Omicron, qui est plus contagieux, mais qui semble être moins mortel, surtout si l’on est entièrement vacciné – est maintenant la souche dominante de la COVID-19; il remplace le variant Delta à titre de variant préoccupant. En décembre, un raz-de-marée de nouveaux cas provoqués par les deux souches a incité de nombreux gouvernements à remettre en place des restrictions pour éviter de surcharger les systèmes de santé. Toutefois, ces mesures exercent des pressions sur des entreprises et des secteurs de l’économie déjà en difficulté, sans parler de la vie de famille et de la santé mentale.
Les actions de la Russie et de la Chine empoisonnent les relations avec l’Occident. Les restrictions en matière de voyage et l’accès inégal aux vaccins génèrent aussi des tensions entre les pays riches et les pays pauvres.
L’inflation a été la nouvelle économique la plus importante en 2021. Elle a été alimentée par les perturbations de la chaîne d’approvisionnement, la demande refoulée des consommateurs et les efforts soutenus des banques centrales pour stimuler leurs économies tout en évitant leur surchauffe. L’incertitude a créé de la volatilité sur les marchés des actions et des titres à revenu fixe.
Malgré tout, 2021 a été une année marquée par d’importants progrès. L’emploi au Canada dépasse maintenant ses niveaux d’avant la pandémie. La reprise économique a été importante : les déficits gouvernementaux sont beaucoup moins élevés que prévu grâce à l’augmentation des revenus. Le prix du pétrole, l’une des principales exportations du Canada, a augmenté en même temps que celui d’autres produits de base et a stimulé l’économie canadienne. Les marchés boursiers ont terminé l’année avec le vent en poupe. À l’échelle mondiale, la croissance du PIB devrait être forte en 2022.
Nous nous en sortons bien grâce à l’un des plus grands efforts coordonnés de l’histoire de l’humanité : 9,1 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde et plus de 31,3 millions d’injections sont effectuées tous les jours.
Globalement, les marchés boursiers ont clôturé l’année 2021 à leur sommet, ou presque. À l’inverse, les obligations ont terminé l’année nettement en baisse à cause d’une hausse des taux de rendement (surtout au premier trimestre).
Canada – Les marchés bourdonnent
Au Canada, les premiers vaccins contre la COVID-19 ont été administrés le 14 décembre 2020. Depuis, en un peu plus d’un an, environ 80 % de notre population (cinq ans et plus) a été entièrement vaccinée et la vaccination de la dose de rappel se fait rondement. Même si Omicron donne lieu à un nombre de cas sans précédent dans certaines provinces, une encourageante étude de Santé publique Ontario a révélé que le risque d’hospitalisation ou de décès est 54 % moins élevé avec ce variant.
Avant Omicron, l’économie canadienne présentait des signes soutenus de reprise. Le PIB a augmenté de 0,8 % en octobre et de 0,2 % en septembre. Les premières données laissent entrevoir un mois de novembre vigoureux, où, selon Statistique Canada, le PIB devrait atteindre un niveau juste 0,1 % inférieur au niveau d’avant la pandémie, établi en février 2020. Toutefois, les restrictions de santé publique pourraient réduire la croissance en décembre et en janvier.
Le gouverneur de la Banque du Canada (BdC), Tiff Macklem, a cessé de qualifier notre inflation de 4,7 % – ce qui est nettement supérieur à la cible de 2 % – de « temporaire ». Notre banque centrale a déclaré qu’elle prévoyait commencer à relever les taux au milieu de 2022. Pourtant, compte tenu du grand nombre de variables en jeu, il est impossible de savoir avec certitude combien de temps cette inflation élevée persistera ou quand la BdC réagira.
L’année 2021 a été très profitable pour les investisseurs en actions canadiennes. L’indice composé S&P/TSX a progressé de 3,1 %, de 6,5 % et de 25,2 % en décembre, au quatrième trimestre et sur 12 mois, respectivement. Le prix du pétrole brut WTI a commencé l’année 2021 à 48 $ US le baril, a grimpé juste au-dessus de 85 $ US en octobre et a clôturé l’année à 74,21 $ US. L’or, souvent considéré comme une protection contre l’inflation, est passé de 1 860 $ US l’once à 1 829 $ US l’once à la fin de l’année, même si l’inflation était tangiblement en hausse. Le taux des obligations d’État à 10 ans s’établissait à 0,675 % au début de 2021, a atteint un sommet de 1,8 % en novembre et a nettement chuté à 143 points de base à la fin de 2021, malgré les signaux clairs de la BdC indiquant qu’elle relèverait les taux en 2022. Pour l’année, l’indice des obligations universelles FTSE Canada a reculé de 2,5 %.
États-Unis – Le variant Omicron, mais aussi la croissance
Le 1er janvier 2022, la moyenne mobile sur sept jours des nouveaux cas confirmés de COVID-19 aux États-Unis était de 394 000, selon le très respecté Our World in Data. À ce jour, il s’agit du nombre moyen de cas le plus élevé enregistré au pays; le dépistage étant limité, le nombre de cas est probablement plus élevé. Les Centers for Disease Control (CDC) ont récemment réduit à cinq jours la période d’isolement recommandée, ce qui permet aux travailleurs de retourner plus rapidement au travail après avoir été infectés.
L’ampleur des pressions exercées par la souche Omicron a poussé les économistes à revoir à la baisse les prévisions de croissance aux États-Unis pour le début de 2022. Moody’s a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour le premier trimestre, les faisant passer de 5,2 % à 2,2 %. Les consommateurs soucieux de la COVID-19 modifient leur comportement. Par exemple, le nombre de couverts dans les restaurants américains avait reculé de 10 % au cours de la semaine se terminant le 29 décembre par rapport à la même semaine il y a un an, selon OpenTable. Par ailleurs, d’autres secteurs de l’économie semblent fonctionner normalement; les nouvelles demandes de prestations d’assurance-chômage sont restées inférieures aux niveaux d’avant la pandémie pour la semaine se terminant le 23 décembre. De nombreux États et municipalités ont décidé d’éviter les fermetures à grande échelle. En revanche, si le projet de loi du président Biden, intitulé Build Back Better, n’est pas adopté, il y aura moins de dépenses gouvernementales pour stimuler la reprise.
À la fin de l’année, une hécatombe a frappé certaines actions américaines à forte croissance. Les investisseurs ont fait preuve de pessimisme quant aux paris plus risqués sur les actions de croissance à long terme et à la pérennité de plusieurs tendances liées au travail à domicile. Dans le cadre de l’économie de la pandémie, les titres des technologies financières ont été parmi les plus performants, mais ils sont restés à la traîne à la fin de 2021. La hausse des taux d’intérêt qui se profile à l’horizon montre que les actions dont le prix reflète une croissance future très importante pourraient être défavorablement touchées. La hausse de l’inflation incite généralement les banques centrales à relever les taux d’intérêt, ce qui a un effet négatif sur les cours des actions et un effet négatif démesuré sur les sociétés technologiques en particulier, à cause de leurs multiples de valorisation plus élevés.
Les actions américaines se sont très bien comportées en 2021. L’indice S&P 500 a progressé de 28,7 % sur l’année, de 11 % au quatrième trimestre et de 4,5 % en décembre.
Europe – Aucune contrainte sur les marchés
Depuis le début de la pandémie, les cas de coronavirus en Europe ont dépassé les 100 millions, selon les données du Johns Hopkins Coronavirus Resource Center. Le 1er janvier, l’Agence France-Presse rapportait que l’Europe avait recensé près de cinq millions de cas au cours des sept jours précédents. Selon l’agence de presse, sur les 52 pays ou territoires qui composent l’Europe, 17 ont battu leur record précédent en nombre de cas hebdomadaires à cause du très contagieux variant Omicron.
Cette hausse force les gouvernements à faire preuve de prudence. Ils doivent concilier les restrictions, pour que les hôpitaux ne soient pas débordés, avec la protection de l’ouverture des économies et des sociétés. Les difficultés de la chaîne d’approvisionnement ajoutent aussi aux problèmes de la reprise économique.
En Allemagne, la plus grande économie européenne, le taux de croissance annuel prévu pour 2021 est de 2,6 %, soit moins que prévu. L’OCDE prévoit un taux de croissance annuel du PIB allemand de 4,1 % en 2022.
En décembre, les indices Euro Stoxx 50, FTSE 100 et DAX ont progressé de 5,8 %, de 4,8 % et de 5,2 % respectivement. Au cours du trimestre, les indices Euro Stoxx 50, FTSE 100 et DAX ont respectivement grimpé de 6,5 %, de 4,7 % et de 4,1 %. Pour l’année, ces indices ont augmenté de 24,1 %, de 18,4 % et de 15,8 %, respectivement.
Chine – Des contraintes sur la croissance
La croissance de la deuxième économie mondiale est confrontée à des obstacles. Le secteur immobilier est en difficulté, les goulets d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement continuent et les dépenses de consommation sont en baisse en raison des restrictions liées à la COVID-19. Les prix de l’acier ont chuté à cause de la baisse de la demande de la construction chinoise, et la demande globale devrait diminuer en 2022. Les secteurs liés à l’immobilier sont ceux qui contribuent le plus au PIB, à 28 % pour 2021, en baisse par rapport au sommet de 35 % qui a été atteint en 2016. Bloomberg prévoit que le PIB de la Chine a fléchi à 4,5 % au quatrième trimestre de 2021, un recul par rapport aux prévisions de 4,9 % de novembre. Les prix à la consommation ont augmenté de 2,1 % au quatrième trimestre. Un groupe de réflexion du gouvernement chinois recommande que la cible de croissance pour 2022 soit fixée à 5,5 %, soit moins que la cible de 2021.
L’an prochain, la Chine réduira l’impôt sur le revenu pour aider les classes moyenne et inférieure. L’empire du Milieu compte maintenir une politique monétaire souple en 2022 pour réduire les coûts de financement des entreprises et stimuler la croissance économique.
En décembre, le Hang Seng a reculé de 0,3 %, tandis que l’indice composé de Shanghai affichait un rendement légèrement positif de 2,1 %. Au quatrième trimestre, le Hang Seng a chuté de 4,7 % et de 11,8 % pour l’année. L’indice composé de Shanghai a progressé de 2,0 % pour le trimestre et de 7,0 % pour l’année.
Japon – Des chiffres clés en hausse
En novembre, la production manufacturière japonaise a progressé de 7,2 % par rapport à octobre, soit plus que la hausse de 4,8 % prévue, puisque la production de voitures et de produits de plastique a augmenté. La poursuite de la pénurie de semi-conducteurs et le variant Omicron ont entravé la croissance. Toyota, le principal constructeur automobile japonais, suspendra la production en janvier à cause des problèmes créés par la pandémie et de la congestion dans la chaîne d’approvisionnement. Les fabricants s’attendent à une augmentation de la production de 1,6 % en décembre et de 5,0 % en janvier.
Le Japon a revu à la hausse ses prévisions de croissance du PIB, qui sont passées de 2,2 % en juillet à 3,2 % pour l’exercice 2022, qui commence en avril. Il s’agirait de la croissance économique la plus rapide depuis l’exercice 2010 et elle est attribuable à d’importantes mesures de relance. Le PIB devrait augmenter de 6,1 % au quatrième trimestre de 2021. Cependant, les prévisions de croissance du PIB réel du Japon pour l’exercice en cours sont passées de 3,7 % à 2,6 %. Le gouvernement estime que l’économie japonaise ne retrouvera pas les niveaux d’avant la pandémie avant la fin de l’exercice en mars prochain.
Le Nikkei a progressé de 3,6 % en décembre, grâce aux gains réalisés dans le secteur des technologies. Au quatrième trimestre, l’indice a reculé de 2,1 %, et a globalement progressé de 6,6 % pour l’année.
Notre stratégie
Le deuxième semestre de 2021 a démontré la sagesse de notre approche diversifiée et rigoureuse. Même si nous avons continué de privilégier les actions en surpondérant les actions américaines, notre exposition aux obligations a contribué à protéger les portefeuilles lorsque la volatilité s’est accrue. Nous continuons de croire à la vigueur des actions américaines, malgré des valorisations élevées.
Nos placements en actions sont bien diversifiés par région, par capitalisation et par style. Tout au long de l’année, divers actifs se sont alternativement attiré la faveur des marchés ou l’ont perdue. En maintenant notre rigueur en matière de diversification, aucun facteur n’a dominé notre approche.
Tout au long de l’année, nous avons rééquilibré notre portefeuille pour rétablir notre répartition de l’actif privilégiée lorsque le rendement du marché l’exigeait. Nous avons clôturé l’année en profitant d’une forte remontée du marché boursier, et nous continuerons d’évaluer notre positionnement et d’effectuer des opérations au besoin. Puisqu’ils sont moins sensibles aux taux d’intérêt, nos portefeuilles de titres à revenu fixe sont bien positionnés pour profiter de la hausse des taux d’intérêt.
Le mot de la fin
À l’aube de 2022, il semble que nous nous trouvons dans la même situation difficile que l’an dernier. Le nombre de cas record de COVID-19 entraîne des restrictions, les risques géopolitiques abondent et les partis politiques américains se disputent pendant que leurs propres membres s’emploient à trouver un terrain d’entente. Nous avons tous fait l’expérience de tensions inhabituelles dans notre vie.
Même si l’inflation pouvait persister pendant un certain temps, d’autres inquiétudes pourraient disparaître. Puisque les taux de vaccination sont élevés, du moins dans les sociétés riches, les taux d’hospitalisation n’ont jusqu’à présent pas bondi, comme on le craignait. Les vaccins sont distribués à un plus grand nombre de groupes d’âge et à une plus grande partie de la population mondiale. Des médicaments prometteurs, administrés par voie orale, seront bientôt distribués. Les contraintes de la chaîne d’approvisionnement semblent s’atténuer et le marché de l’emploi en Amérique du Nord est en plein essor. Les marchés boursiers semblent être certains qu’ils trouveront un juste milieu.
Alors que les dernières notes de Ce n’est qu’un au revoir s’évanouissent après nos discrètes célébrations du Nouvel An, nous espérons une meilleure année 2022.
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