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Les marchés boursiers mondiaux ont généralement été moribonds en mai, à deux exceptions près : l’indice NASDAQ aux États-Unis et l’indice japonais Nikkei 225 qui se sont démarqués, après avoir été dans un état léthargique pendant de nombreux mois à l’instar d’autres indices boursiers mondiaux. Les taux obligataires ont augmenté, ce qui a nui aux cours des obligations (les taux et les cours évoluent dans des directions opposées), sans pour autant effacer les gains réalisés depuis le début de l’année par les investisseurs en obligations. Les marchés financiers continuent de soupeser les données publiées, en quête de direction, mais sans y arriver étant donné les signaux contrastés.
Il existe autant de raisons d’être optimiste que d’être inquiet. Les marchés évoluent sans direction en l’absence de thème dominant – qu’il soit bon ou mauvais. Chaque nouvelle donnée économique change le discours et fait basculer l’humeur des investisseurs d’un côté ou de l’autre, selon la journée.
Le resserrement monétaire opéré par les banques centrales depuis un an a une incidence sur certains segments de l’économie, et l’on craint que la situation ne s’aggrave, car la hausse des coûts d’emprunt finira par frapper le portefeuille des consommateurs et des entreprises. Les prix des marchandises, qui sont un indicateur des perspectives de croissance des marchés, sont minés par les craintes de récession mondiale (qui ne se sont pas encore matérialisées) et par une réouverture de la Chine qui progresse moins rapidement que prévu.
En revanche, l’inflation continue généralement de baisser lentement, même si elle demeure coriace dans quelques segments. Les marchés de l’habitation au Canada et aux États-Unis ont repris de la vigueur et l’emploi demeure solide. Les sociétés ont dégagé des bénéfices supérieurs aux attentes et ont rehaussé leurs indications prospectives. Les analystes réagissent en révisant leurs perspectives à la hausse. Un atterrissage en douceur est possible au lieu d’une récession. Dans certains segments, la résilience fait place à un regain de croissance de l’économie.
Or, il s’agit d’une arme à deux tranchants. Cela donne à penser que les efforts visant à ralentir l’économie afin de contenir l’inflation n’ont pas encore porté leurs fruits. Nous assistons à ce qui ressemble à la fin d’une course. L’inflation peut-elle baisser suffisamment et assez rapidement pour éviter que les banques centrales relèvent les taux d’intérêt dans une trop grande mesure, ce qui entraînerait un atterrissage plus difficile? Nous croyons que l’inflation finira par ralentir. Cependant, la partie facile a été de faire passer l’inflation de 9 % à 4 %. Il sera plus ardu de passer de 4 % à 2 % et il pourrait y avoir des conséquences économiques. Même si la cible annoncée est de 2 %, nous croyons que les banques centrales peuvent tolérer un taux d’inflation de 2 % à 3 %. Un taux supérieur à 4 % demeure inacceptable et signifie que la mission n’est pas encore accomplie.
Les perspectives ont nettement changé en mai. On s’attend de moins en moins à ce que les banques centrales aient terminé leur cycle de relèvement des taux. Les tensions dans le secteur bancaire aux États-Unis semblent contenues et les problèmes quant au plafond de la dette américaine ont été écartés. Cela a entraîné une progression des taux des obligations nord-américaines par rapport au creux de leur récente fourchette de négociation. Par conséquent, les taux obligataires qui étaient tombés trop bas sont maintenant revenus à des niveaux qui reflètent l’inflation persistante et un éventuel maintien de taux d’intérêt élevés. La baisse des taux obligataires ne concordait pas avec un atterrissage en douceur; c’était en fait un signe que le marché obligataire craignait une récession. La hausse des taux obligataires (en particulier des taux réels, qui est en cours) envoie un signal plus favorable, en plus de générer plus de revenus pour les investisseurs en obligations.
Les actions devront peut-être stagner encore pendant un certain temps avant qu’elles puissent se redresser pour de bon. Le signal envoyé par la Réserve fédérale américaine (Fed) indiquant qu’elle fera une pause en juin est remis en question. Dans un cas comme dans l’autre, le taux des fonds fédéraux s’approche d’un sommet, ce qui avantage habituellement les actions. Pour ce qui est de l’indice S&P 500, il a enregistré des rendements annualisés moyens depuis 1990 d’environ 9 % pendant les périodes où la Fed était sur la touche après avoir relevé les taux. De même, au cours des 75 dernières années, les périodes de désinflation (lorsque l’inflation de base était supérieure à 3 % et baissait) ont été parmi les plus favorables aux actions – les rendements annualisés de l’indice S&P 500 atteignaient en moyenne près de 10 %. Veuillez noter que nous ne sommes pas encore dans l’une ou l’autre de ces situations : l’inflation dépasse les 4 % et la Fed n’a peut-être pas encore marqué une pause. Voilà le nœud du problème.
Canada – Nouvelle hausse des taux
En mai, l’indice composé S&P/TSX a dégringolé de 5,2 %; il affiche donc une hausse de seulement 1 % pour l’année. Le principal indice boursier au Canada est peu exposé aux technologies, le seul secteur gagnant du mois. Les prix de l’énergie et des métaux de base ont été plombés par les craintes de ralentissement de la croissance et de récession. Le prix du baril de West Texas Intermediate a chuté de 11 % pour s’établir à 68,09 $ US. Notre huard ne s’est déprécié que de 0,2 % pour s’établir à 0,737 $ US, soit 1,357 $ CA par dollar US, grâce à la forte hausse des taux obligataires canadiens. Le taux des obligations canadiennes à 2 ans est passé de 3,65 % à 4,22 % et celui des obligations à 10 ans est passé de 2,84 % à 3,19 %. La hausse des taux obligataires se traduit par une baisse correspondante des cours des obligations; l’indice des obligations universelles FTSE Canada a reculé de 1,7 %, mais demeure en hausse de 2,5 % sur l’année.
Les taux obligataires ont réagi à une hausse inattendue du taux d’inflation globale au Canada. L’inflation annuelle mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a légèrement augmenté pour s’établir à 4,4 % en avril, ce qui est supérieur aux attentes, sans compter qu’il s’agit de la première hausse depuis juin dernier. Heureusement, l’inflation de base a ralenti, tout comme la croissance moyenne du salaire horaire. Le marché de l’emploi demeure tendu. En avril, le prix des maisons a grimpé de 1,6 %; cette deuxième hausse mensuelle consécutive signale une stabilisation du marché de l’habitation.
Tout compte fait, l’économie canadienne a été étonnamment résiliente. Le PIB réel a progressé de 3,1 % sur une base annualisée au premier trimestre, ce qui est supérieur aux attentes. Les mois d’avril et de mai semblent également avoir été plus vigoureux que prévu, malgré une grève dans le secteur public et des feux de forêt. Cette résilience a forcé la Banque du Canada (BdC) à relever de nouveau ses taux de 0,25 %, à 4,75 %, le 7 juin. Le taux directeur étant supérieur à l’inflation, les conditions financières sont tendues au Canada; nous continuons de croire que le cycle de hausse des taux par la BdC approche de sa fin.
États-Unis – Une pause prolongée ou ponctuelle?
En mai, l’indice S&P 500 a avancé de 0,25 % grâce à la forte remontée des secteurs des technologies et des communications, deux secteurs qui comptent certaines des plus grandes sociétés de l’indice. Ces secteurs ont progressé de 9,3 % et de 6,2 %, respectivement. Les sociétés technologiques occupent une part encore plus importante du NASDAQ, qui a bondi de 5,8 %.
Depuis le début de l’année, les cinq plus grandes sociétés selon la capitalisation boursière éclipsent d’environ 30 % les autres sociétés de l’indice S&P 500. Il peut s’agir d’un scénario où le verre est à moitié vide ou à moitié plein. Une augmentation du nombre d’actions participant à la remontée laisse entrevoir une généralisation de la santé économique. À l’heure actuelle, le marché se compose d’une poignée d’actions très chères et d’un très grand nombre d’actions qui pourraient inscrire des gains. Malgré les nombreuses critiques à cet égard, il existe peu de preuves selon lesquelles l’étroitesse du marché serait de mauvais augure pour le rendement de l’indice S&P 500. Une telle situation s’est déjà produite. Par le passé, l’ensemble du marché s’est bien comporté une fois que ces mégacapitalisations se sont stabilisées.
L’inflation annualisée selon l’IPC aux États-Unis a ralenti pour s’établir à 4,9 % en avril, passant pour la première fois en deux ans sous la barre des 5 %. Les prix de base, qui excluent les aliments et l’énergie, ont également légèrement reculé. Cependant, l’indice des prix des dépenses personnelles de consommation (DPC) – l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed – a augmenté plus rapidement. Son bond de 0,4 % en avril a résolument maintenu le taux annuel au-dessus des 4 %. Le marché obligataire, qui anticipait une pause prolongée de la Fed, s’est rapidement ravisé et prévoit maintenant que la Fed prendra une pause en juin, avant de décréter une nouvelle hausse de taux en juillet. L’entente sur le plafond de la dette a apaisé les craintes de défaillance, mais elle laisse présager une politique budgétaire légèrement restrictive, un scénario bien moins effrayant. Combinée au resserrement de la politique monétaire, il s’agit d’un double frein à la croissance qui devrait contribuer à apaiser l’inflation. Le taux des obligations du gouvernement des États-Unis à 2 ans est passé de 4,01 % à 4,4 % et celui des obligations à 10 ans est passé de 3,42 % à 3,64 %.
Europe – Aucune pause
Les marchés boursiers européens ont été atones en mai, en raison du même manque d’exposition aux coqueluches de la technologie que le marché canadien. Parmi toutes les prévisions de récession à l’échelle mondiale, nous avons maintenant une économie qui fait officiellement partie de cette catégorie. Le PIB réel allemand s’est contracté au cours des deux derniers trimestres.
En mai, l’inflation en Europe s’est établie à 6,1 %, un taux supérieur à celui de l’année précédente, mais en recul par rapport au taux de 7,0 % enregistré en avril. Une telle baisse ne fait pas ciller la Banque centrale européenne (BCE), qui a relevé ses taux de 0,25 % pour les établir à 3,75 %. Bien qu’il s’agisse de la plus faible hausse depuis juillet 2022, les gouverneurs de la banque centrale demeurent très préoccupés par l’inflation. « Nous ne faisons pas de pause et les taux devraient continuer d’augmenter », a déclaré la présidente de la BCE, Christine Lagarde.
Les indices boursiers Euro STOXX 50 en Europe, DAX en Allemagne et FTSE 100 au Royaume-Uni ont reculé en mai de 3,2 %, de 1,6 % et de 5,4 %, respectivement.
Asie – La Chine en baisse, le Japon en hausse
Malgré les rencontres encourageantes de haut niveau entre les politiciens américains et chinois, ainsi que les voyages en Chine des dirigeants américains Jamie Dimon de JPMorgan Chase et Elon Musk de Tesla, les marchés boursiers chinois continuent de souffrir d’un lourd pessimisme. Non seulement la situation est-elle difficile pour les actions chinoises, mais la reprise découlant de la réouverture de l’économie de la Chine est également moins vigoureuse que prévu. L’indice des actions MSCI Chine a reculé de 9 % en mai.
L'indice Nikkei est dominé par des sociétés exportatrices dont les bénéfices sont alimentés par un yen en baisse, un pouvoir de tarification attribuable à l’inflation réelle au Japon, ce qui ne s’était pas vu depuis des décennies, et une banque centrale ultra-expansionniste.
Notre stratégie – L’équilibre, avec une légère préférence pour les actions
Nos portefeuilles demeurent bien équilibrés tout en privilégiant modérément les actions. Après avoir réalisé certains gains plus tôt cette année, les actions américaines ont continué d’enregistrer des rendements supérieurs, ce qui a fait grimper quelque peu notre exposition. Nous surveillons la situation de près, mais nous laissons l’écart s’agrandir, de sorte que notre surpondération des actions a un peu augmenté (de légère à modeste).
Nous surpondérons maintenant les actions canadiennes et américaines dans de nombreux portefeuilles. Notre approche multistratégie en matière de sélection des titres américains et canadiens est bien positionnée pour composer avec la divergence actuelle au sein des marchés boursiers américains et canadiens. Cette approche combine la sélection active et passive des titres. Les gestionnaires actifs évaluent les titres dans le cadre de leur processus de placement. La répartition passive procure une exposition au momentum actuel, qui domine en ce moment. Nous maintenons une pondération neutre des actions internationales et des marchés émergents.
Nos placements bien diversifiés dans les obligations procurent un excellent rendement courant. Le revenu des coupons et le produit des obligations venant à échéance sont réinvestis à des taux de rendement plus élevés. Même s’il ne s’agit pas de notre scénario de référence, en cas de ralentissement trop important de l’économie, nous croyons que nos positions obligataires procureront un certain niveau de protection.
Le mot de la fin – L’IA : Inflation artificielle?
Depuis des siècles, des bulles financières sont associées à l’avènement de nouvelles technologies : les chemins de fer, les voitures, les ordinateurs, Internet et peut-être l’IA. Il s’agit d’une caractéristique, et non d’un bogue du capitalisme, et de l’un de ses rôles essentiels dans l’affectation des ressources aux nouvelles idées. De nombreuses sociétés échouent, mais celles qui réussissent offrent des rendements exceptionnels, sans compter la prolifération de technologies qui améliorent la productivité.
Il y a de bonnes et de mauvaises bulles. Les bonnes bulles sont alimentées par le capital, de sorte qu’un grand nombre de sociétés recherchent une innovation commune. En fin de compte, le financement de nombreuses idées stimule la concurrence qui mène à une innovation meilleure et plus rapide et à l’adoption de technologies qui améliorent la productivité. Les résultats de cet exercice font boule de neige pendant des décennies dans la société. Les mauvaises bulles sont généralement alimentées par l’emprunt qui est utilisé pour financer des actifs improductifs comme ce fût le cas pour les tulipes ou les maisons en trop grand nombre pour des gens qui n’avaient pas les moyens de les acheter. Elles se terminent en catastrophe la plupart du temps, et laissent des cicatrices durables au lieu de favoriser des améliorations continues.
Si les actions des sociétés d’IA sont dans une bulle, jusqu’à présent, il semble s’agir d’une bonne bulle. On peut le constater sur le marché boursier, et elle semble avoir un potentiel d’accroissement de la productivité dans un vaste éventail d’applications. Cependant, l’IA comporte plusieurs facettes, et elle en est à ses tout débuts. Cependant, l’IA comporte plusieurs facettes, et elle en est à ses tout débuts. Il reste à voir quels sont les groupes qui récolteront la part du lion et qui en profiteront à long terme. Les inventeurs? Les fournisseurs comme les sociétés de semi-conducteurs? Les distributeurs et catalyseurs comme Google, Microsoft, Meta et Amazon? Ou la population dans son ensemble, puisqu’il pourrait être difficile de monétiser l’innovation et que ce serait les consommateurs du service qui profiteraient finalement de la plupart des avantages?
Les bulles sont une réalité pour les investisseurs; si vous restez assez longtemps sur les marchés, vous en verrez beaucoup. La clé de la longévité en matière de placement est d’éviter de se faire emporter par les vagues de frénésie, de s’abstenir de succomber à la cupidité et de s’en tenir à un cadre de placement rigoureux. Demandez à ChatGPT comment éviter les bulles financières; il vous dira la même chose (avec moins d’éloquence, si vous voulez mon avis). Demandez à ChatGPT qui remportera la révolution de l’IA, et il évitera humblement de répondre. Il affirme qu’il ne peut pas prédire l’avenir, et dresse plutôt la liste des sociétés dont le cours a fortement augmenté dans l’espoir qu’elles récolteront les fruits de la révolution de l’IA. Seul l’avenir le dira.
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