« Les rumeurs de ma mort ont été grandement exagérées. »
Une citation bien connue attribuée à l’auteur et humoriste américain Mark Twain, en mai 1897, après que The New York Journal eut publié par erreur sa notice nécrologique. Oxford Reference
En règle générale, l’économie et les placements ne peuvent évoluer que dans trois directions possibles : à la hausse, à la baisse ou horizontalement (stagnation). Tout peut aussi évoluer simultanément au fil du temps. En 2023, nous avons observé une hausse, puis une baisse et une stagnation en avril.
Les multiples soubresauts auxquels les marchés et les prix des actifs nous ont habitués ont fait place à un étonnant calme plat le mois dernier. À quelques exceptions près, les marchés boursiers et obligataires mondiaux, les devises, ainsi que les prix du pétrole et de l’or ont clôturé le mois à peu près au même point où ils l’avaient commencé. Le mois d’avril s’inscrit dans une tendance plus grande à la stagnation. Au cours des six derniers mois, voire la dernière année, cette tendance s’est dessinée clairement sur les marchés des actions, des obligations, des devises et des produits de base. Bien que nous ayons observé une certaine volatilité, une grande partie de la baisse s’est produite au début de 2022. Avec le recul, nous pouvons constater qu’il s’agissait d’une correction nécessaire – bien que drastique – des cours.
Depuis, les actions mondiales ont évolué sans grande direction. Certains estiment qu’elles ont varié de façon importante (que la volatilité a été élevée). Cependant, selon les moyennes historiques, et compte tenu de l’ampleur des chocs à absorber, il est impressionnant de constater que les indices S&P/TSX et S&P 500 se sont maintenus dans une fourchette de plus ou moins 10 % pendant plus de six mois.
Le dernier jour de bourse d’avril, l’indice composé S&P/TSX, l’indice S&P 500, l’indice MSCI Monde et l’indice des obligations universelles FTSE Canada affichaient des rendements totaux sur 12 mois de 1,0 %, de -1,1 %, de 1,4 % et de 1,8 %, respectivement. On ne peut pas vraiment parler ici d’une grande variation.
Bien entendu, aucun investisseur ne veut de piètres rendements, alors pourquoi faire tout un plat de cette stagnation? En fait, il s’agit d’une question de contexte.
À l’heure actuelle, la stagnation des marchés nous réjouit autant qu’une hausse pour de nombreuses raisons. La croissance mondiale ralentit (n’oubliez pas qu’il s’agit d’un ralentissement intentionnel pour réduire l’inflation), les cours boursiers et obligataires qui avaient atteint des niveaux exagérés reviennent à la normale (à la fin de 2021, les actions étaient trop chères et les taux obligataires, trop bas), l’inflation demeure problématique, la plupart des banques centrales resserrent leurs taux, la guerre en Ukraine traîne en longueur, les bénéfices des sociétés sont anémiques, des failles apparaissent dans le secteur bancaire, les marchés de l’habitation sont en correction, les mises à pied augmentent et le nombre de demandes de chômage est à la hausse. Malgré tous ces bouleversements, les marchés ont fluctué, mais ils ne se sont pas effondrés.
La stagnation des marchés financiers, en particulier les actions, n’est pas un phénomène inhabituel. Lorsque les cours du marché s’écartent des données fondamentales ou de la réalité économique, les marchés financiers peuvent s’ajuster de deux façons : les cours fluctuent rapidement (à la hausse ou à la baisse) pour tenir compte de l’évolution de la conjoncture ou ils évoluent sans grande direction jusqu’à ce que la conjoncture s’améliore. On parle alors d’une correction des cours ou d’une correction temporelle.
Les corrections des cours se produisent souvent de façon drastique, tandis que les corrections temporelles sont généralement lentes, voire très lentes. Au début de 2022, c’est une correction des cours qui s’est produite, alors que l’année dernière, c’est une correction temporelle qui a eu lieu. Aujourd’hui, nous croyons que les données fondamentales et les cours sont beaucoup plus près d’une synchronisation qu’il y a 16 mois. Cependant, il reste encore du travail à faire. Pour contenir l’inflation, il faudra peut-être une dégradation plus importante du marché du travail. Or, une telle situation pourrait peser (quoique brièvement) sur les marchés boursiers.
Pourtant, nous entrevoyons des signaux positifs. La croissance des bénéfices des sociétés est sur le point de toucher un creux. Les marges bénéficiaires ont chuté, ce qui signifie que les entreprises portent une partie du poids de l’inflation. Les chaînes d’approvisionnement se redressent rapidement et le monde s’est adapté au choc des produits de base (les prix du pétrole ont peu varié malgré les nouvelles réductions de l’offre par l’OPEP). Après avoir été ébranlés, les marchés de l’habitation semblent reprendre pied, car les taux d’intérêt s’installent dans une fourchette plus appropriée. Les banques centrales sont à la fin de leurs cycles de resserrement ou s’en approchent. L’inflation continue de ralentir, mais pas assez rapidement dans certains secteurs.
Voici maintenant la grande question : à quoi pouvons-nous nous attendre après la stagnation? À l’heure actuelle, nous croyons que les marchés financiers surmonteront leur faiblesse passagère et commenceront à se redresser pour connaître des jours meilleurs à partir de 2024. La résilience est la force déterminante des marchés financiers.
Malgré quelques revers, la tendance à long terme est à la hausse. Les investisseurs patients seront récompensés. À court terme, nous nous approchons d’une période de l’année plus difficile pour les actions qui pourraient enregistrer un important recul, à notre avis. Néanmoins, nous nous rapprochons tranquillement d’une progression.
Canada – La fin de la grève
En avril , l’indice composé S&P/TSX a été l’un des plus performants, progressant de 2,7 %, en grande partie grâce aux secteurs de l’énergie et des services financiers. Le prix du pétrole West Texas Intermediate a augmenté de 1,5 %, et les inquiétudes se sont apaisées à l’égard du secteur bancaire mondial. Notre huard a été stable, clôturant le mois à 0,738 $ US, soit 1,355 $ CA le dollar US.
Le taux d’inflation global au Canada continue de s’améliorer. Le taux d’inflation annualisé selon l’indice des prix à la consommation (IPC) a diminué pour un cinquième mois et s’est établi à 4,3 %, contre 5,2 % en février. Il s’agit d’un point d’intersection crucial : le taux du financement à un jour de la Banque du Canada (BdC) est de 4,5 %, un taux qui est maintenant supérieur au taux d’inflation. L’inflation de base demeure légèrement supérieure à 4,5 %, et la croissance des salaires s’est maintenue à un niveau élevé de 5,3 %, ce qui pousse la BdC à continuer de laisser planer le spectre d’autres hausses de taux. Les marchés obligataires sont très sceptiques à l’égard de cette perspective, estimant que le ralentissement de l’économie canadienne maintiendra la BdC sur la touche. En effet, le PIB réel n’a progressé sur un mois que d’un petit 0,1 % en février, tandis que l’on s’attend à un léger recul en mars. Heureusement, la grève ne pèsera plus sur l’économie en raison du retour au travail des fonctionnaires. Les taux de rendement des obligations canadiennes ont légèrement reculé, ce qui a fait grimper l’indice des obligations universelles FTSE Canada de 1 %, le taux des obligations à 2 ans étant passé de 3,73 % à 3,65 %, et celui des obligations à 10 ans étant passé de 2,90 % à 2,84 %.
États-Unis – Ralentissement
En avril, l’indice S&P 500 a progressé de 1,5 % grâce à une croissance des bénéfices des sociétés plus élevée que prévu. La moitié des sociétés de l’indice S&P 500 ont publié leurs résultats et l’on observe que la croissance des bénéfices demeure en baisse de 1,6 %, mais que 80 % des entreprises ont dépassé les attentes des analystes – la plus forte proportion depuis le troisième trimestre de 2021. C’est dans le secteur des technologies que les sociétés ont été plus nombreuses à déclarer des bénéfices qui ont le plus surpassé les attentes. Pourtant, le NASDAQ, à forte teneur technologique, a fait du surplace au cours du mois, maintenant son gain de 16 % depuis le début de l’année.
Plus d’un siècle après que le banquier J.P. Morgan eut sauvé le système financier américain, sa banque éponyme est intervenue pour racheter en catastrophe First Republic Bank, la deuxième banque californienne à faire faillite ce printemps. La liquidation est survenue au moment où la Réserve fédérale américaine (Fed) a de nouveau relevé ses taux le 3 mai. La Fed estime qu’elle dispose d’autres outils que les taux d’intérêt pour intervenir face aux difficultés financières. C’est peut-être vrai, mais comme les fonds fédéraux se situent juste au-dessus de 5 %, ce qui est supérieur aux mesures privilégiées de la Fed pour calculer l’inflation de base et les salaires, les conditions monétaires sont restrictives.
Il est de plus en plus évident que la Fed devrait faire une pause. La croissance du PIB réel des États-Unis a ralenti de façon inattendue au premier trimestre, progressant légèrement à un rythme annualisé de 1,1 %; les premiers signes laissent entrevoir un ralentissement au deuxième trimestre. L’activité manufacturière régionale a fléchi en avril et les dépenses de consommation ont stagné. La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a averti le Congrès que les États-Unis devaient relever leur plafond de la dette d’ici le début de juin pour éviter un défaut de paiement catastrophique. Le marché obligataire croit que la Fed réduira les taux en 2023. Le taux des obligations du gouvernement des États-Unis à 2 ans est passé de 4,03 % à 4,01 % et celui des obligations à 10 ans est passé de 3,47 % à 3,42 %.
Europe – Surprenante
Les marchés boursiers européens ont inscrit de légers gains en avril, grâce à la zone euro qui a continué d’éviter la récession. Le secteur manufacturier a perdu du terrain, mais le raffermissement de l’activité dans le secteur des services a plus que compensé cette baisse. Le PIB réel de la zone euro a augmenté de 0,1 % au premier trimestre, un modeste gain qui a toutefois été bien accueilli. Le Portugal, l’Espagne et l’Italie ont montré de la vigueur, mais l’économie allemande a fait du surplace. Les solides bénéfices des sociétés ont alimenté l’optimisme en Europe, puisque 70 % d’entre elles ont déclaré des bénéfices supérieurs aux attentes. Les bénéfices ont reculé de 2 %, ce qui est mieux que la baisse d’environ 15 % qui était prévue. L’inflation annuelle selon l’IPC en Allemagne a soudainement ralenti pour atteindre 7,6 % en avril, un creux en 13 mois, tandis que l’inflation s’est accélérée en France et en Espagne. Comme la Banque centrale européenne a moins relevé ses taux que les autres banques centrales, on s’attend à ce qu’elle annonce une autre hausse.
En avril, les indices boursiers Euro STOXX 50 en Europe, DAX en Allemagne et FTSE 100 au Royaume-Uni ont inscrit des rendements de 1 %, de 1,9 % et de 3,1 %, respectivement.
Asie – La croissance de la Chine bondit, mais la confiance se détériore
Les marchés boursiers asiatiques ont peu bougé, sauf en Chine où l’indice des actions MSCI Chine a reculé de 5,2 % en avril, en raison de l’aversion pour le risque géopolitique qui demeure élevée. Ce recul s’est produit malgré la croissance économique vigoureuse et la politique monétaire expansionniste, qui se poursuivront grâce à une inflation très faible.
En avril, un certain nombre d’événements ont entraîné une dégradation des relations sino-américaines. Les tensions se sont exacerbées après la rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la Chambre des représentants des États-Unis. La secrétaire au Trésor, Mme Yellen, a déclaré dans un discours que la sécurité nationale était d’une importance capitale dans les relations que le pays entretient avec la Chine, même si cela se fait au prix des intérêts économiques américains. Le président Joe Biden devrait émettre un décret visant à restreindre les investissements américains dans les secteurs chinois de la haute technologie, comme les semi-conducteurs, l’intelligence artificielle et l’informatique quantique, qui pourraient profiter à l’économie ou à l’armée chinoise.
L’indice japonais Nikkei 225 a avancé de 2,9 %, le nouveau gouverneur de la Banque du Japon, Kazuo Ueda, ayant décidé de maintenir les taux extrêmement bas. À contre-courant, cette banque centrale compte maintenir sa politique monétaire très expansionniste, une position qui pourrait être difficile à tenir vu l’inflation rampante.
Notre stratégie – L’équilibre
Nous avons maintenu fermement notre répartition de l’actif en avril. Puisque les actions ont légèrement dépassé les obligations, notre surpondération des actions a été récompensée. De même, les actions canadiennes ont surpassé les actions mondiales, ce qui a bien servi notre positionnement géographique sur les marchés boursiers : surpondération du Canada et pondérations neutres des États-Unis, des marchés internationaux et des marchés émergents.
Notre stratégie de répartition des éléments d’actif demeure bien équilibrée et comporte une surpondération des actions et une sous-pondération des titres à revenu fixe. Les fluctuations du marché ont fait grimper notre surpondération des actions. Compte tenu de nos perspectives favorables, nous tolérons une telle augmentation des pondérations plus fortes.
La volatilité du marché des titres à revenu fixe s’est atténuée en avril, car les marchés obligataires indiquent à l’heure actuelle qu’il est fort probable que les banques centrales ont terminé leur cycle de hausses des taux d’intérêt ou s’apprêtent à y mettre fin. Nous sommes d’accord. Nos placements bien diversifiés dans les obligations procurent un excellent rendement courant. Le revenu des coupons et le produit des obligations venant à échéance sont réinvestis à des taux de rendement plus élevés. Même s’il ne s’agit pas de notre scénario de référence, en cas de ralentissement trop important de l’économie, nous croyons que nos positions obligataires procureront un certain niveau de protection.
Le mot de la fin – La dédollarisation
Compte tenu de toutes les turbulences géopolitiques qui éclatent partout dans le monde et de l’incapacité du Congrès à résoudre les conflits liés au plafond de la dette et au déficit aux États-Unis, les experts se demandent encore une fois si le billet vert est sur le point de perdre son statut de monnaie de réserve mondiale.
En fait, il n’existe aucune solution sérieuse pour déloger le dollar américain de sa position dominante et modifier le statu quo. Historiquement, l’adoption d’une nouvelle monnaie de réserve a été un processus lent et graduel. La monnaie mondiale dominante est depuis longtemps associée aux pays ou aux empires les plus puissants, mais la dernière transition a pris plus de 30 ans à se concrétiser. Vers 1916, l’économie américaine a dépassé celle de la Grande-Bretagne, mais la livre sterling britannique n’a perdu son statut de monnaie de réserve qu’après la Seconde Guerre mondiale.
Comme une monnaie de réserve mondiale moderne constitue le principal outil utilisé pour le commerce international, elle doit répondre à de nombreux critères. Elle doit être facilement convertible (aucun contrôle du capital, beaucoup de liquidités) et appartenir à un pays qui dispose d’un marché libre, d’une économie ouverte dans une démocratie stable et d’un système judiciaire bien établi et digne de confiance. Sur le plan financier, la monnaie doit servir de réserve de valeur (dans un régime où l’inflation est stable). Parmi les obstacles les plus difficiles à surmonter, le nouveau pays de réserve devrait être capable de faciliter l’échange de milliers de milliards de dollars (ou de yuans, ou d’euros, ou autre) d’actifs sûrs dans un monde qui cherche à diversifier ses placements dans des monnaies autres que le dollar.
Il est facile de dire qu’on veut utiliser une monnaie, mais il peut être difficile de trouver un moyen de le faire. Si la monnaie ne peut pas être détenue physiquement sous forme de billets (ce qui n’est pas pratique à grande échelle), elle doit être conservée sous une forme quelconque d’actif. Cet actif doit être sûr et être convertible de façon fiable en quelque chose d’autre ou accepté comme forme de paiement. Les États-Unis offrent un vaste éventail de titres de créance gouvernementaux américains qui se négocient à l’échelle mondiale pour répondre à ce critère. Ce n’est pas le cas pour l’euro et le yuan chinois.
Certes, l’euro est une monnaie commune, mais il n’existe aucun véritable instrument de créance paneuropéen dans lequel elle pourrait être conservée. La Chine émet des obligations d’État qui ne se négocient toutefois pas facilement. Bien sûr, quelques pays discutent de solutions de rechange parce qu’ils craignent que les États-Unis utilisent le dollar pour imposer des sanctions. En réalité, il faudrait ébranler les colonnes du temple pour détrôner le billet vert. Parler d’adopter des solutions de rechange ne change pas grand-chose.
Le dollar américain se trouve maintenant dans une situation semblable à celle de Mark Twain : les rumeurs de sa mort sont grandement exagérées.
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