« Sommes-nous à un tournant dans la lutte contre le racisme et l’injustice systémiques? Est-ce que le changement transformateur attendu depuis longtemps, y compris dans le système juridique du Canada, est enfin arrivé? Je crois que nous vivons un tel moment, et j’ai de l’espoir pour notre avenir. »
Jody Wilson-Raybould, députée, Vancouver Granville
Le jour de la fête du Canada, notre pays a eu 154 ans. Après l’une des années les plus difficiles et les plus dynamiques de notre histoire, nous avons des raisons d’être optimistes. Le 1er juillet a également marqué le milieu d’une année dominée par la COVID-19. Il y a de bonnes nouvelles à ce chapitre. Au 30 juin, plus de 76 % des Canadiens admissibles (âgés de 12 ans et plus) avaient reçu au moins une dose de vaccin, faisant du Canada un chef de file mondial. En réponse à une baisse importante des nouveaux cas, de nombreuses régions assouplissent les mesures de confinement.
Nous sommes sur le point de retrouver nos assises économiques. L’indice S&P/TSX a atteint des sommets de tous les temps au cours du trimestre et la plupart des marchés boursiers ont également inscrit des rendements positifs élevés au deuxième trimestre. Le marché des obligations a généralement été tranquille, contrairement au premier trimestre, au cours duquel les taux avaient bondi.
Par ailleurs, le ton était différent lors de la fête du Canada cette année. La prise de conscience que les Autochtones pleurent la perte de leurs enfants a tempéré nos célébrations. On a découvert près d’anciens pensionnats 751 tombes non identifiées en Saskatchewan et 215 en Colombie-Britannique, et les archéologues ainsi que les leaders autochtones nous préviennent que d’autres sépultures seront localisées.
Canada – Des sommets historiques sur les marchés
En mai, le taux d’inflation au Canada a grimpé pour s’établir à 3,6 %, sa progression la plus forte en une décennie. Ce saut est attribuable à trois facteurs : la réouverture de l’économie, les retards dans la chaîne d’approvisionnement et la liquidité découlant des mesures de relance. Cela s’ajoute à une hausse de 3,4 % en avril. La demande des consommateurs pour des biens durables et des voitures de tourisme est la source principale de cette hausse. Les mesures de confinement imposées pour juguler la troisième vague de COVID-19 réduiront probablement les chiffres du PIB en avril. Par ailleurs, le Canada est en train de devenir un chef de file pour ce qui est des taux de vaccination. À mesure que les entreprises reprendront complètement leurs activités, on peut s’attendre à une demande enthousiaste au deuxième semestre de 2021.
Comme la majorité des dirigeants des banques centrales, le gouverneur de la Banque du Canada (BdC) Tiff Macklem s’efforce de trouver un équilibre entre la maîtrise de l’inflation et un resserrement qui ne doit pas être trop rapide pendant que l’économie se remet sur pied. La BdC continue de réduire son programme d’achat d’obligations et a laissé entendre qu’elle pourrait commencer à relever les taux d’intérêt en 2022. La réunion de juillet devrait donner un aperçu des prochaines mesures. Même si le PIB a enregistré une progression ferme de 5,6 % au premier trimestre, il a été inférieur aux prévisions, et la croissance au deuxième trimestre pourrait aussi décevoir les attentes. Les principaux dirigeants de la banque centrale croient que l’économie se redressera énergiquement cet été, à mesure que les entreprises rouvriront leurs portes et que les taux de vaccination augmenteront. Notre dollar a manifesté de la vigueur, car on s’attendait à ce que le Canada relève les taux avant les États-Unis, mais lorsque la Fed a devancé son calendrier de relèvement des taux, le huard s’est replié.
Le marché boursier a continué d’atteindre des sommets sans précédent. On peut s’attendre à une forte reprise après la levée des restrictions associées au confinement. L’indice composé S&P/TSX a progressé de 2,5 % en juin, de 8,5 % au deuxième trimestre et de 17,3 % depuis le début de l’année. Les secteurs de l’énergie et des services financiers sont restés constamment en tête durant le premier semestre de 2021. Les matières premières et les biens de consommation de base ont obtenu de bons résultats plus récemment. Les prix du baril de WTI et de WCS ont grimpé à 73,5 $ US et à 58,6 $ US respectivement. L’or a reculé à 1 756 $ US l’once. Contrairement au premier trimestre, le taux des obligations d’État à 10 ans a légèrement reculé, mais il est demeuré au-dessus de 1,4 %.
États-Unis – L’expansion rapide se poursuit
La plupart des États ont assoupli leurs exigences concernant la distanciation sociale et le port du masque. Cela a permis à l’économie américaine de poursuivre son expansion rapide et son retour à la normale. Les cas de COVID-19 sont maintenant à leur plus bas niveau en un an, ce qui stimule les secteurs des services et de la fabrication, qui continuent de manifester de la vigueur. L’indice des directeurs d’achats (PMI) du secteur manufacturier est passé de 62,1 en mai à 62,6 en juin. L’indice PMI des services s’est établi à 64,8 en juin, chiffre qui représente une baisse par rapport au sommet record de 70,4 enregistré en mai, mais qui reste très solide. Cette croissance fulgurante a entraîné une forte augmentation de la demande de biens et de services et des goulots d’étranglement dans la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises sont maintenant prêtes à payer davantage pour leurs fournitures et transmettent les coûts supplémentaires aux consommateurs. L’indice des prix à la production (IPP), qui suit les coûts de production, a progressé de 6,6 % sur 12 mois en mai, sa plus forte hausse jamais enregistrée. L’inflation a grimpé à 5 % en mai, son niveau le plus élevé depuis août 2008.
Pendant des mois, la Réserve fédérale américaine a maintenu que la hausse de l’inflation serait temporaire. Elle a changé de point de vue en juin. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que certaines pressions inflationnistes sont plus fortes que prévu. Lors de sa réunion de juin, la banque centrale a gardé les taux d’intérêt près de zéro, mais elle prévoit maintenant au moins deux hausses de taux d’ici à la fin de 2023. Sept des 18 membres du Federal Open Market Committee – qui fixe les taux – croient que la Fed pourrait relever les taux dès 2022. M. Powell a également déclaré que des discussions étaient en cours pour déterminer comment mettre fin au programme d’achat d’actifs de la Fed, mis en œuvre lorsque la pandémie a frappé en mars 2020.
Après que le plan d’infrastructure initial de 2 300 G$ US du président Joe Biden n’a pas réussi à gagner l’appui des républicains, les législateurs ont annoncé en juin qu’ils avaient obtenu le soutien des deux partis à une proposition révisée plus modeste. Le projet de loi vise la reconstruction de routes, de ponts et d’autres projets d’infrastructure à grande échelle, qui constitue une priorité de longue date de M. Biden.
Alors que le nombre de cas de COVID-19 continue de diminuer, les taux de vaccination ont chuté au cours des dernières semaines. Dans certains États (en particulier dans le Sud et le Midwest), la réticence à se faire vacciner et l’absence de sentiment d’urgence sont responsables de cette situation. Au début de mai, environ 800 000 Américains par jour recevaient leur première dose. En juin, ce nombre a plongé à moins de 300 000. La Maison-Blanche reconnaît cette baisse rapide et compte intensifier ses efforts de vaccination.
Les actions américaines ont continué de bien se comporter. L’indice S&P 500 a fait un gain de 2,3 % en juin. L’indice a progressé de 8,6 % au deuxième trimestre et de 15,3 % pour l’année.
Europe et Royaume-Uni – Un bon trimestre
Contrairement à la Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre ont continué de favoriser une politique monétaire souple, malgré des données économiques meilleures que prévu dans l’ensemble. Cette position a fait grimper les marchés boursiers européens en juin. Au Royaume-Uni, l’inflation a bondi à 2,1 % et risque de dépasser temporairement la cible à long terme de 3 % de la Banque d’Angleterre.
En juin, l’indice Euro Stoxx 50 a avancé de 0,7 %. De même, l’indice FTSE 100 a progressé de 0,4 % et l’indice DAX, de 0,7 %, malgré un repli au cours du mois, lorsque l’annonce de la Fed a provoqué un décrochage. Les gains réalisés dans les secteurs des voyages et des loisirs, des technologies et des services financiers ont contribué au rendement des actions. Sur une base trimestrielle, les indices européens ont inscrit des rendements de 3,5 % à 5 %.
L’accélération de la vaccination en Europe a contribué à améliorer l’indice de confiance des consommateurs dans la région. L’indice a révélé un plus grand optimisme à l’égard de la reprise économique et une augmentation attendue plus forte des dépenses de consommation. Maintenant que près de la moitié de sa population est entièrement vaccinée, le Royaume-Uni mène la course pour vaincre la pandémie en Europe (bien qu’une poussée du variant delta de la COVID-19 à la fin du mois de juin ait compromis la levée des restrictions projetée par le gouvernement). La perspective d’une ouverture du Royaume-Uni au tourisme a stimulé les actions des compagnies aériennes européennes. En juin, les sondages menés par la Commission européenne sur l’humeur économique dans les principaux pays européens, comme l’Allemagne et la France, ont dépassé les prévisions moyennes et révélé des perspectives favorables pour les entreprises.
Chine – Désir de montée en puissance
En grande pompe, la Chine a lancé son vaisseau spatial Shenzhou-12 en juin, envoyant trois astronautes en orbite. La mission de l’équipe est d’établir une nouvelle station spatiale et de la mettre en service. Parallèlement à ses aspirations dans l’espace, l’empire du Milieu vise à mener la reprise mondiale qui suivra la COVID et à devenir une force inébranlable au cours du 21e siècle. Malgré ces ambitions, la récente interdiction des matériaux chinois pour panneaux solaires aux États-Unis et les tensions persistantes avec l’Australie et le Canada ont mis à l’épreuve l’influence de la Chine sur la scène mondiale.
Les derniers chiffres de l’indice PMI indiquent que le pays est en phase d’expansion. Malgré une croissance anémique de 0,6 % au premier trimestre, la Banque mondiale prévoit que l’économie chinoise progressera de 8,5 % cette année, ce qui la placera en tête de la reprise économique mondiale.
L’indice composé de Shanghai a reculé de 0,7 % pour le mois et a enregistré un rendement de 4,3 % au deuxième trimestre.
Japon – L’enlisement
Les données économiques stagnantes, combinées aux rigoureuses restrictions liées à la COVID-19, ont entravé la performance des actions japonaises. L’indice PMI composé Jibun Bank du Japon, qui mesure l’activité économique dans le secteur privé, a glissé à 47,8 en juin, chiffre inférieur au seuil de 50 qui sépare la contraction de l’expansion. L’indice PMI du secteur manufacturier a été supérieur à 50, mais moins élevé que prévu, à cause de la diminution de la production et d’une pénurie de nouvelles commandes dans le contexte des restrictions associées à la COVID-19. Comme on pouvait s’y attendre, la Banque du Japon a laissé son taux directeur à court terme inchangé à -0,1 % en juin.
Le yen japonais s’est déprécié par rapport au billet vert. La remontée des taux des titres du Trésor américain a rendu le dollar américain attrayant auprès des investisseurs (qui utilisent traditionnellement le yen japonais comme monnaie de financement), ce qui a accentué sa perte de valeur.
L’indice Nikkei a essentiellement fait du surplace, reculant de 0,1 % en juin et de 1,2 % au deuxième trimestre.
Notre stratégie
L’inflation a été un sujet brûlant pour les marchés financiers au premier semestre de 2021. Les craintes à l’égard de l’inflation ont fait grimper les taux obligataires au premier trimestre, mais la tendance s’est inversée au deuxième trimestre, où les taux se sont légèrement repliés. On ne s’entend pas sur la durée de l’inflation ni sur son ampleur. En 2020, les prix des biens et services ont fortement baissé, de sorte que les prix actuels semblent relativement plus élevés qu’il y a un an. Nous croyons toujours que, une fois que ces prix de base inférieurs seront dépassés, l’inflation pourrait progresser encore un peu, mais qu’elle n’atteindra pas un niveau préoccupant.
Notre légère surpondération des actions américaines reflète ce point de vue, car les actions seraient les principales bénéficiaires de cette situation. Elles continueront également de tirer avantage des politiques monétaires et budgétaires expansionnistes, notamment le programme de dépenses massives de 973 milliards de dollars américains dans des infrastructures.
Nous continuons de privilégier les actions dans l’ensemble, mais la vigueur récente de notre marché boursier et du huard a fait en sorte que les actions canadiennes sont surpondérées. Au cours du mois, nous avons réduit notre exposition aux actions canadiennes et investi le produit dans des actions américaines.
Le mot de la fin
Le 1er juillet, bon nombre d’entre nous ont réfléchi à ce que cela signifiait d’être Canadien. Sol Mamakwa, député provincial autochtone et survivant d’un pensionnat, a enregistré un message TikTok pour la fête du Canada. Il a notamment écrit ce qui suit :
« De nombreux Canadiens prennent enfin conscience du prix épouvantable qui a été payé pour établir ce pays que nous appelons le Canada. Pour nous tous, c’est le bon moment de réfléchir au passé sombre du Canada et de nous engager à faire mieux maintenant et à l’avenir pour le bien de tous nos enfants. »
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