Entre une pandémie, l’inflation, les taux d’intérêt et une récession potentielle, il n’y a pas un seul entrepreneur sur Terre qui n’a pas dû revoir au moins une partie de son plan d’affaires au cours des trois dernières années. À présent, comme les préoccupations économiques persisteront dans un avenir prévisible, de nombreuses personnes se demandent quelle incidence cela aura sur leurs plans de relève.
Un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a révélé que près de deux propriétaires sur cinq ont reporté la date à laquelle ils céderont leur place. Le rapport a révélé que 17 % des propriétaires ont devancé cette date, principalement en raison du stress lié à la pandémie de COVID-19, tandis que 22 % d’entre eux l’ont reportée d’au moins un an, soit parce qu’ils se sont trop endettés, soit parce que la valeur de leur entreprise a diminué.
John Paniccia, vice-président et directeur général national, Services-conseils aux entreprises et planification de la relève de BMO Gestion privée, n’est pas surpris par ces chiffres, compte tenu de tout le stress causé par la pandémie, et maintenant par l’économie, qu’ont connu les propriétaires. Bon nombre des propriétaires à qui il a parlé pensent sérieusement à leur avenir.
Si vous souhaitez planifier votre départ, il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Voici quelques éléments de réflexion.
Planifier
Selon M. Paniccia, le fait de quitter une entreprise est inévitable, qu’il s’agisse d’une décision forcée ou planifiée, ou que l’entreprise soit vendue ou transmise à la génération suivante. Il n’est jamais souhaitable d’aborder les questions de relève en temps de crise, mais c’est pourtant la situation dans laquelle se trouvent de nombreux propriétaires d’entreprise. La FCEI signale que seulement 9 % des propriétaires d’entreprise ont mis en place un plan de relève officiel. « La planification de la relève est un processus et non un événement, et il est préférable de planifier ce processus à un moment libre de toute contrainte, de sorte à assurer la continuité des activités, à maintenir et à accroître la valeur de l’entreprise, et à permettre une certaine souplesse dans les options et les moments de départ », explique M. Paniccia.
La planification de la relève doit commencer au moins cinq ans avant un départ, explique-t-il, mais les discussions peuvent commencer bien plus tôt, en particulier si le propriétaire a des actifs importants immobilisés dans l’entreprise. « Lorsque l’on planifie et que l’on oriente ses efforts de manière à travailler sur l’entreprise plutôt que de travailler principalement dans l’entreprise, on réduit les risques pour cette dernière au fil du temps, ce qui permet une certaine souplesse dans les options de départ et des résultats plus favorables. »
Même si vous n’êtes pas sûr du moment de votre départ, il est important d’identifier rapidement les risques pour votre entreprise et de travailler à les atténuer ou à les inverser, note M. Paniccia. « Lorsque nous constatons des risques associés, par exemple, à une dépendance excessive au propriétaire, il est important de chercher des moyens de rendre l’entreprise moins dépendante de lui au fil du temps. Les non-propriétaires ou la direction acquièrent alors la capacité de gérer les opérations quotidiennes, grâce à des processus et des procédures bien établis et documentés, ce qui permet d’assurer une transmission plus harmonieuse et plus favorable, qu’il s’agisse d’une vente ou d’une transition familiale. »
Assurer la réussite de la relève
Tandis que certaines entreprises privées peuvent avoir du mal à déterminer leur valeur, il est vrai que la pandémie de COVID-19 et le contexte économique volatil actuel ont rendu plus difficile la détermination d’une telle valeur, fait remarquer M. Paniccia. « La valeur d’une entreprise est basée sur les prévisions de flux de trésorerie futurs. Nous avons constaté que le modèle d’affaires de certaines entreprises avait reculé, ou que les flux de trésorerie et les revenus avaient diminué, explique-t-il. La question est de savoir si ces chiffres sont représentatifs des flux de trésorerie futurs et si l’entreprise est en mesure de s’en remettre. »
Par ailleurs, M. Paniccia indique qu’il a également vu des entreprises connaître une croissance importante pendant la pandémie, ce qui soulève la question de savoir si cette croissance est durable. « Aujourd’hui, de nombreux entretiens avec les clients portent sur la complexité d’établir l’évaluation de l’entreprise, car elle dépend des flux de trésorerie futurs attendus du point de vue des transactions. »
Même si les propriétaires ne peuvent pas contrôler l’économie, ils peuvent trouver des moyens de réduire les risques pour leur entreprise afin d’être dans la meilleure position possible au moment de la vendre. L’une des façons d’y parvenir est de vous assurer que votre entreprise n’est pas trop dépendante de vous dans ses activités quotidiennes.
« Les propriétaires d’entreprise sont souvent l’incarnation de l’entreprise et celle-ci vacillerait en leur absence. La clé est de mettre en place une organisation qui peut fonctionner avec succès en votre absence, explique M. Paniccia. Selon des personnes ayant assuré la transition de leur entreprise, cet aspect représente 80 % de la planification, mais il est souvent négligé au départ. »
Dans le cas des petites entreprises en particulier, la majeure partie du travail de planification de la relève consiste à séparer le propriétaire du reste de l’entreprise. Si un propriétaire est trop impliqué dans les activités de l’entreprise, une partie importante du plan pourrait être consacrée à la création d’un second niveau de gestion afin d’aider l’entreprise à prospérer de manière autonome et d’accroître sa valeur. Selon M. Paniccia, l’échec d’une relève est souvent dû à l’incapacité de lâcher prise ou au refus de déléguer, ce qui expose l’entreprise à des risques en cas d’événement imprévu.
L’implication de la famille dans l’entreprise peut être un autre obstacle au plan de relève. « Les personnes qui ont des enfants au sein de leur entreprise sont très préoccupées par la façon dont elles peuvent maintenir l’unité familiale pendant la transition, souligne M. Paniccia. Une communication efficace et continue est l’une des principales clés de gestion des rivalités et des divergences entre les successeurs au sujet des rôles attendus. »
Si ces problèmes, ou d’autres ne sont pas pris en considération adéquatement et suffisamment à l’avance, les options de départ s’en trouvent limitées en raison des risques pour l’entreprise, ce qui entraîne des résultats défavorables du point de vue de l’économie et de la famille.
Ne pas éviter le départ
Il est important de garder en tête qu’une transition d’entreprise est inévitable, qu’elle soit planifiée ou non, alors commencez à y réfléchir et à la planifier assez tôt. « Chaque propriétaire d’entreprise quittera son entreprise et chaque entreprise sera vendue ou transférée, explique M. Paniccia. Nous voulons connaître les objectifs de nos clients à l’égard de leur entreprise et de leur famille bien à l’avance afin de pouvoir les aider tout au long du processus qui leur permettra de connaître une transition réussie, tout en maintenant l’harmonie familiale. Le fait de trop repousser cette étape comporte plusieurs risques pour les propriétaires d’entreprise et leur famille. »
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