Beaucoup de gens croient toujours que ce qui est bon pour l’âme, ou pour la société, n’est pas bon pour le portefeuille ou le résultat net. C’est l’un des nombreux mythes qui ont découragé certains investisseurs d’en apprendre davantage sur l’investissement responsable (« IR »), et probablement fait en sorte qu’ils sont passés à côté de belles occasions en cours de route. Même si investir avec conscience a peut-être été l’un des premiers motifs derrière l’IR, le bien-fondé de l’IR aujourd’hui va bien au-delà de la vision du monde de l’investisseur.
À la base, l’IR est une stratégie d’atténuation des risques qui se trouve aussi à orienter les investisseurs vers des sociétés à l’avant-garde d’une économie en évolution. Voici un aperçu de certains des mythes entourant l’IR :
Mythe no 1 : Vous devez sacrifier le rendement
Plutôt que nuire à vos rendements, l’IR peut les améliorer, et réduire votre risque. Certains indices environnementaux, sociaux et de gouvernance (« ESG ») ainsi que les stratégies ESG individuelles populaires ont surpassé leurs indices de référence traditionnels à long terme, parfois de façon importante.
Peu importe votre opinion sur les changements climatiques et les entreprises qui investissent de façon à avoir un impact social, les enjeux ESG représentent des risques qui pourraient gruger les résultats d’une entreprise au fil du temps.
Les entreprises qui ont une politique ESG ambitieuse pourraient obtenir une prime de la part des investisseurs, surtout si les entreprises et les consommateurs décident qu’ils ne veulent pas faire d’achats auprès d’entreprises qui nuiraient à l’environnement ou dont le bilan social laisserait à désirer. À l’heure où les marchés publics deviennent de plus en plus transparents, les investisseurs peuvent mieux repérer les mauvais joueurs. Il en va de même avec les entreprises. Un sondage mené en 2022 par l’Institut pour le climat de BMO auprès de petites et moyennes entreprises a révélé que près du tiers des entreprises américaines qui ont un plan de lutte contre les changements climatiques l’ont mis en place qu’elles s’attendent à ce que ce plan améliore leur rentabilité ou la valeur de leur action.
Mythe no 2 : L’investissement responsable consiste à éviter certains secteurs
Cette affirmation peut être vraie, mais il y a beaucoup de nuances à apporter. L’investissement ESG consiste à prioriser les atténuations du risque et non à exclure des secteurs ou des entreprises. Plutôt que d’éviter certaines entreprises, il vaut mieux employer le cadre ESG pour évaluer les risques et les occasions que présentent les entreprises.
BMO estime qu’il est important de travailler avec les clients et les industries, comme les combustibles fossiles, pour les aider à réduire leurs émissions de carbone. Se dessaisir d’un actif ne fait que changer son propriétaire, par la façon dont l’entreprise mène ses activités. En fait, une étude de The Economist a révélé que de 2020 à 2022, des sociétés ouvertes vendaient des actifs liés aux combustibles fossiles pour répondre aux considérations ESG, mais ces actifs poursuivaient leurs activités. Des sociétés de capital-investissement ont acheté pour 60 milliards de dollars américains d’actifs liés aux combustibles fossiles de 2020 à 2022.
Il n’existe pas d’approche universelle en matière d’IR. Au bout du compte, vos placements reposent sur vos opinions et valeurs personnelles. L’IR est l’une des nombreuses données que vous pouvez évaluer pour décider si vous investirez dans un certain secteur ou une certaine entreprise.
Mythe no 3 : C’est une mode passagère
Les gestionnaires d’actifs prennent l’intégration des facteurs ESG très au sérieux. Nombreux sont ceux qui vont au-delà de l’examen de la structure du conseil d’administration et qui prennent plus au sérieux les facteurs sociaux et environnementaux. L’Institut pour le climat de BMO a constaté que près de 70 % des petites et moyennes entreprises s’attendent à ce que les effets physiques des changements climatiques perturbent leurs activités à un moment donné au cours des cinq prochaines années, et nombreuses sont celles qui affirment que les conditions météorologiques extrêmes posent déjà des problèmes.
Mythe no 4 : C’est trop politique
Les tendances mondiales en faveur d’un processus ESG bien défini sont indéniables, peu importe le parti au pouvoir. La transition climatique est une occasion de placement historique, que tout le monde peut appuyer. Selon un récent rapport de BloombergNEF (en anglais), les investissements mondiaux dans la transition énergétique en faveur de faibles émissions de carbone ont atteint un sommet de 1 800 milliards de dollars américains l’an dernier, en hausse de 17 % par rapport à 2022. Si l’investissement mondial dans la transition énergétique peut augmenter pendant une année marquée par d’importantes turbulences géopolitiques, des taux d’intérêt élevés et l’inflation des coûts, il y a peu de raisons de s’attendre à ce que la politique ralentisse les occasions de placement dans l’avenir.
Comme BloombergNEF l’indique dans son rapport, l’augmentation des investissements témoigne de la résilience de la transition vers les énergies propres. Cela dit, ce n’est qu’une fraction des besoins. C’est important, étant donné que, selon les estimations du scénario de carboneutralité de BloombergNEF, les investissements dans la transition énergétique devront être multipliés par trois pour atteindre une moyenne de 4 800 milliards de dollars américains par année d’ici 2030.
Mythe no 5 : Les stratégies d’IR ou ESG sont toutes pareilles
Dire que toutes les stratégies d’IR ou ESG sont identiques revient à dire que tous les fonds américains sont identiques. Au Canada, 94 % des gestionnaires d’actifs affirment qu’ils intègrent les facteurs ESG d’une façon ou d’une autre. Mais si vous voulez investir de façon responsable, vous devez examiner de près la stratégie. Certains envisagent d’intégrer une note ESG ou de développement durable de MSCI dans leur processus, tandis que d’autres pourraient tenter d’intégrer les facteurs ESG dans tout ce qu’ils font et voir les mesures concrètes et les résultats mesurables des entreprises avant de les inclure dans une stratégie.
Lorsqu’on parle de ces mythes, ce qu’il faut retenir c’est qu’il existe d’importantes distinctions subtiles dans le domaine de l’investissement responsable. Les investisseurs doivent passer outre aux mots à la mode et aux descriptions générales et évaluer la valeur que ces placements peuvent offrir à leurs portefeuilles – les contrôles sont sains et souhaitables.
L’investissement responsable va bien au-delà de la bonne conscience. C’est un outil essentiel qui vous aide à gérer le risque de votre portefeuille. Et cela, ce n’est pas un mythe.
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